L’Union européenne a prévu d’obliger les éditeurs à indiquer quelles parcelles boisées ont servi à fabriquer les papiers sur lesquels est imprimé le livre d’Annie Ernaux que vous venez d’acheter (mais pourquoi?!). C’est une entreprise impossible, même à coups de QR codes, mais rien n’arrête les zélotes de la transparence (sinon la protection des turpitudes d’Ursula von der Leyen – mais c’est une autre histoire). Comment en est-on arrivé à une interprétation aussi aberrante de l’intérêt général? Pourquoi sécréter une législation aussi contraignante visant à transformer le moindre objet manufacturé, transformé, vendu, en catalogue exhaustif de ses composants – en attendant que s’y ajoute l’intégralité des biographies normées de ceux qui ont contribué à sa fabrication et à sa diffusion? D’où vient ce vertige de plumitifs amoureux des inventaires? Du goût de la complication [ ... ]
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