La France ment sur la nature de son régime. Elle n’a que les mots « République », « valeurs républicaines » et « citoyens » à la bouche. Or le décalage entre une république et notre régime politique actuel est abyssal. Pour appréhender les différentes formes politiques, Montesquieu explique dans L’Esprit des Lois qu’il faut étudier deux choses : premièrement, quelle fraction de la population détient le pouvoir, et deuxièmement, quel est le principe de gouvernement, c’est-à-dire quelle est la passion commune qui anime les hommes vivant sous tel régime. Alors qu’on se souvient généralement du premier critère, c’est le second qui est déterminant : le sentiment prépondérant des citoyens fonde la réalité des échanges sociaux et détermine les régimes politiques. C’est pourquoi Montesquieu déclare que « plus d’États ont péri parce qu’on a violé les mœurs que parce qu’on a violé les lois ». Ce sont les mœurs qui déterminent les principes qui eux-mêmes déterminent la forme politique, c’est-à-dire le type d’État qui va tenir sur ces principes. La monarchie avait besoin d’hommes animés par l’honneur, le désir de distinction et de noblesse. Sans ces mœurs, elle s’est effondrée. […]
Le problème n'est pas de vivre dans un empire, mais de vivre dans le mensonge, car on ne sait pas quels principes il faudrait respecter
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