La France contre les robots de Bernanos comme le Contr’un de La Boétie ont été écrits pour alerter les hommes sur le plus grand danger qui les guette : la soumission. Bernanos nous montre que la tyrannie est désormais exercée non par un homme mais par une idéologie technique dont nous devenons toujours plus complices. L’ennemi qui vient, ce n’est pas seulement le robot, mais celui que nous laissons croître en nous.
Ecrit en 1944 au Brésil où Bernanos est en exil – sous la forme d’une allocution offerte au Comité central de la France libre – ce texte d’une centaine de pages fut publié en 1947. Il avait d’abord pensé l’intituler « Hymne à la Liberté », mais il sonne davantage comme une « proclamation aux imbéciles ». « L’imbécile », chez Bernanos, c’est la figure de l’homme moderne, livré aux loups de la spéculation et du profit, auquel il s’adresse fraternellement, en chrétien. En 1944, les vainqueurs se disputent déjà le « futur empire économique universel ». Ennemi du nazisme et du fascisme, Bernanos renvoie dos à dos la Russie, l’Angleterre et les États-Unis, car « les régimes jadis opposés par l’idéologie sont maintenant étroitement unis par la technique ». Il convient donc d’être révolutionnaire, de manière « absolue » (et il renvoie au moment du Peuple, en 1789), non pas dans le sens d’une révolution dirigée, comme on dit de « l’Économie dirigée », ou aujourd’hui cette « révolution numérique » ou encore cette « révolution verte » qui est à la fois le contraire de l’écologie et le contraire de la révolution, car elles participent toujours d’un même système.
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