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« J’ai plus d’influence aujourd’hui sur la vie politique française que lorsque j’étais en pleine activité. (…) Il y a quelque chose de cocasse : jamais depuis mon enfance je n’ai été en relation directe avec un président. Celui-ci se comporte de manière amicale », a déclaré Philippe de Villiers à propos de la relation d’amitié qui l’unit à Emmanuel Macron. Les qualités d’Emmanuel Macron, réelles et évidentes, surtout si on compare sa méthode d’exercice du pouvoir à celles de ses deux derniers devanciers, ne devraient toutefois pas masquer le contenu de sa politique, ou, pour être plus précis, l’absence de contenu sur les problématiques existentielles qui secouent présentement la France. Il est toujours flatteur pour un homme politique précédemment méprisé et moqué comme Philippe de Villiers de recevoir une attention méritée de la part du chef de l’Etat, surtout quand la caricature prenait autrefois le pas sur les résultats d’une politique locale inspirée et gagnante. Il serait néanmoins assez triste que Philippe de Villiers finisse par servir de caution morale et droitière à un exécutif et une majorité qui, pour l’heure, s’enlisent dans les contradictions coupables.
Le cas de Maryam Pougetoux, responsable Unef apparue voilée lors d’un entretien improvisé avec BFM TV aux abords de la Sorbonne, illustre ainsi les tensions à l’œuvre entre les différents acteurs du système Macron. Premier de cordée ne cessant de se distinguer, le député de la 10ème circonscription du Val-d’Oise Aurélien Taché s’est notamment employé à défendre la jeune Maryam Pougetoux, en contradiction avec les propos de plusieurs ministres du gouvernement Philippe, aux profils très différents, puisque tant Marlène Schiappa que Gérard Collomb ont tenu à dire leur gêne face à ce voile « frériste » fièrement arboré par une responsable syndicale étudiante supposément de gauche, issue d’un mouvement connu pour son progressisme. Cohérent avec ses idéaux politiques, Aurélien Taché l’est, et ses explications méritent d’être entendues et analysées : « Ne parlons pas à la place de Maryam Pougetoux, écoutons-la. À partir du moment où le port du voile est un choix, le comportement le plus féministe serait de la laisser parler. Si Maryam Pougetoux portait une croix, ou si elle n’en portait pas, lui demanderait-on son avis sur tous les sujets de société ? (…) il est insupportable en France que ceux qui défendent un libéralisme culturel soient systématiquement taxés de complaisance islamiste ! »
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Trois mots pourraient résumer cette intervention : relativisme, multiculturalisme et postmodernité. Aurélien Taché relativise le port d’un voile (et pas n’importe lequel) en établissant une comparaison hasardeuse avec une petite croix autour du cou. Il ne s’agit pas d’actes de même nature, un bijou en forme de croix pouvant être aisément dissimulé par un vêtement et ne montrant qu’une marque discrète de pratique religieuse. Le voile de Maryam Pougetoux témoigne, de son côté, d’une adhésion volontaire à une idéologie politico-religieuse forte, mais aussi d’un prosélytisme. Le député du Val-d’Oise adhère pareillement à une vision multiculturaliste de la société française, en affirmant que ceux qui défendent un « libéralisme culturel », soit le renoncement intellectuel à l’idée d’une culture française historique majoritaire, seraient « taxés de complaisance islamiste ». Car, oui, Maryam Pougetoux a le droit de porter un voile, et l’UNEF peut l’accepter comme cadre de son mouvement, mais nous avons aussi, en tant que Français attachés à notre pays, le devoir de dénoncer la patiente progression de l’islam dans le champ politique national sans être taxés d’ « islamophobie », de « racisme » (l’islam n’est pas une race), de machisme larvé, ou que l’on nous prête des intentions liberticides. Enfin, Aurélien Taché est un postmoderne, dans le plus mauvais sens du terme, puisqu’il ne peut pas concevoir que l’Etat puisse, sous certaines conditions, fixer des limites aux comportements individuels et communautaires quand ils seraient contraires aux intérêts supérieurs de l’Etat et de la nation.
Maryam Pougetoux a le droit de porter un voile, et l’UNEF peut l’accepter comme cadre de son mouvement, mais nous avons aussi, en tant que Français attachés à notre pays, le devoir de dénoncer la patiente progression de l’islam dans le champ politique
Personne n’a dit que Maryam Pougetoux n’avait pas le droit de porter un voile islamique, ni même qu’elle était « soumise » ou contrainte par des hommes. Cette jeune fille est libre et a une autonomie politique évidente, son voile indiquant justement une forte personnalité engagée pour faire triompher ses idées. Nous l’écoutons et nous comprenons qu’elle est l’agent objectif des Frères musulmans, qu’elle utilise parfaitement les armes offertes par les sociétés ouvertes, notamment la tolérance, pour que l’islam puisse avancer ses pions en Occident. Ils auraient tort de se priver quand un dirigeant aussi intelligent qu’Emmanuel Macron leur concède constamment du terrain, par pur opportunisme, tout en feignant la subtilité. « La radicalisation est en train de gagner dans certains quartiers. Il n’y a pas de fatalité. Notre chemin de crête : être intraitable sans stigmatiser une religion », a dit le Président lors de la conférence « La France, une chance » où il a dévoilé ses orientations pour les banlieues. Au cours du même discours, Emmanuel Macron a cité en exemple l’humoriste Yassine Bellatar, membre du Conseil présidentiel des villes, qui, quelques jours plus tôt, affirmait bêtement dans l’émission Les Terriens : « Dans djihadiste français, il y a le mot « français » ! Si mon gamin fout le bordel à un anniversaire, je vais pas dire « Gardez le et on verra comment on le calme » ».
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Cette volonté élyséenne de ménager toutes les catégories de la population, de donner des gages à tout le monde, est un signe d’impuissance acquise. Emmanuel Macron prétend vouloir rompre avec les pratiques anciennes, mais ne le fait qu’en discours. Les actes ne suivent pas, chaque loi n’étant qu’une synthèse de contraires qui ne s’harmonisent pas, et donc un néant. Beaucoup plus grave encore sont les concessions sémantiques permanentes du Président qui n’hésite plus à employer l’expression « mâles blancs », pour se définir lui et Jean-Louis Borloo, empruntant le lexique des « social justice warriors ». Au moins acte-t-il de fait le problème ethnique des banlieues de l’immigration, désertées par les Français d’origine européenne. Qui est Emmanuel Macron ? Un fils spirituel de Villiers que les spectacles du Puy-du-Fou transportent ? Un multiculturaliste prêt à envisager un concordat avec l’islam et à expérimenter des « testings » géants ? Tout ça « en même temps » ? La majorité tient grâce à sa personnalité, indéniablement talentueuse et suffisamment charismatique pour obliger les fortes têtes à rentrer dans le rang. Quant à Emmanuel Macron, il bénéficie d’un positionnement politique particulièrement adapté aux différents scrutins prévus par les institutions de la Vème République. Mais l’homme veut plus ; il veut marquer l’Histoire. Pour le moment, il n’en prend pas le chemin.
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