Nabe sort son nouveau pavé, Les Porcs 2, auto-financé et auto-édité dans le silence assourdissant des médias. On aimerait souligner l’effort… mais Nabe, l’exilé volontaire en Suisse (ce pays de ploucs financiers), qui se permet régulièrement de déverser sur la France son ire ultra-mondaine de métèque parvenu, de dégobillant pamphlétaire, de déserteur baffré aux confitures, ne le mérite peut-être plus. Automate en roue libre, crécelle de mirador, Nabe c’est la petite voix discordante qui essaye tant bien que mal de caracoler en tête de vos souvenirs – à défaut des ventes. Il fait chauffer l’eau de son bain à force de cramoisir d’abandon à Lausanne, il se hérisse comme Iznogoud, il prend des selfies de cul avec sa poule pour nous prouver qu’il est heureux. Instagrammeur avant Instagram, Conversano avant Conversano, Nabe met en scène son quotidien de suppôt de lui-même myope, il a envie d’exister à tout prix, il s’agite dans sa grenouillère lie-de-vin, il fulmine, il pérore, il tempête dans son habituelle métrique bloyenne-pour-les-nuls et qui ne fait plus lever aucun sourcil – si ce n’est peut-être dans son entourage de midinettes et de flamberges molles.
La vérité sur Vincent Reynouard, franchement, qui ca intéresse ?
Dans Les Porcs 2, il entend bien tirer à vue sur tout ce qui bouge, « dire la vérité ». La vérité est sûrement bonne à dire, mais dommage : ici, elle ne s’applique qu’à une chapelle minuscule et sinistre, celle des « révisos » et autres fours à merde de la dissidosphère qu’il fréquenta assidûment pendant des années – probablement au nom de la littérature. La vérité sur Vincent Reynouard ou sur Salim Laïbi, franchement, qui ça intéresse ? Nabe, apparemment, puisqu’il dégoise presque sans fin sur ces lugubres personnages seulement connus par les soraliens de la première heure – et sur plus de 1 000 pages. La vérité sur les cloportes peut-elle produire de la littérature ? [...]
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