Papacito est un colosse. Un mélange de catcheur des années quatre-vingt-dix et de chef barbare de l’an de grâce 486. Imposante bagouze représentant une monnaie à l’effigie de Charles Quint à l’annulaire, torse couvert de tatouages divers, grosses lunettes fumées, le YouTubeur et scénariste à succès mélange les codes vestimentaires des rappeurs made in USA et ceux d’Alaric. D’ailleurs, Papacito se revendique son héritier et s’est autoproclamé « dernier roi des Wisigoths ». Couronnement prévu l’an prochain.
Petit-fils de républicains espagnols et natif de Toulouse, où il vit toujours et dont il garde l’accent chantant, le futur amateur de punchlines gagne son sobriquet durant ses vacances en Espagne, où les habitants du village de ses aïeux le surnomment Papacito, ce qu’on pourrait traduire par « petit daron », du fait de sa pilosité précoce.
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C’est lors de ses études à la très gauchisante faculté du Mirail de Toulouse que celui qui n’est pas encore Papacito rencontre le réel :« La gauche universitaire s’applique à fabriquer une anthropologie humaine avec laquelle je n’avais pas envie de vivre », se remémore-t-il, sarcastique. Et les attentats de Toulouse et Montauban en mars 2012, qui virent l’assassinat lâche et odieux de militaires et d’enfants israélites par Mohammed Merah, achèvent de le faire basculer du côté obscur de la force.
Tout en pratiquant divers petits boulots, Papacito crée un blog, FDPdelaMode (pour « fils de pute de la mode », sic), où il s’applique à détruire à grands coups de punchlines le monde postmoderne et ses idoles fragiles, veules, souvent à l’IMC d’une crevette neurasthénique, à l’image de l’une de ses cibles préférées, le chroniqueur de Médiapart Usul, ou encore le journaliste « granivore et métrosexuel » Hugo Clément. [...]
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