Rome est tombée. Au milieu des ruines de sa gloire, l’Église prend la relève, conquiert les cœurs des fils d’Europe, au rythme des prêches et du fracas des armes. La carapace du vieux monde se morcelle et de petits royaumes aux noms imprononçables émergent timidement.
Dans la lointaine Brittania, riche en légendes et en bouffe dégueulasse, vit un seigneur de guerre aux mœurs discutables. Owain mab Urien se démerde mieux sur un champ de bataille qu’au plumard. Penarwen, sa rombière à la jambe légère, lui fout la honte en faisant la tournée des couches. Lassé de son mariage pourrave, Owain préfère loucher sur la jeune Thanew que consulter un conseiller matrimonial. Il se faufile chez elle et la séduit.
Problème: Tanew avait fait vœu de chasteté. Autre problème : Thanew commence à ne plus rentrer dans ses robes. Pire problème : Thanew est une princesse, fille du roi Loth de Goddodin. De nos jours, on aurait envoyé Thanew en maison de repos en Suisse. À l’époque en 518, papa Loth file un croûton de pain à sa fille enceinte jusqu’aux yeux, et la colle sur une barcasse en hurlant de manière fort impolie. La jeune Thanew accoste à Cuilean Ros juste à temps pour donner naissance à Kentigern, le fils illégitime d’Owain Mab Urien, qui oubliera scrupuleusement de payer la pension alimentaire et sèchera les visites d’un week-end sur deux. L’évêque Servanus, un Celte ainsi que ne l’indique pas son nom, recueille la mère et l’enfant dans son abbaye naissante et éduquera le petit dans la foi chrétienne. Cet enfant joyeux et confiant grandit dans la grâce sans faire aucun cas de ses royales ascendances. Il n’aspire qu’à servir Jésus. [...]
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