Madeleine naît en 1611 dans une famille riche du Japon. Comme toute jeune fille oppressée de l’ère pré-Christine Angot, elle reçoit une éducation complète, apprend le latin, le japonais, l’espagnol et le portugais, et grandit en grâce et en beauté. Ses parents la chérissent à la manière chrétienne, plus intéressés par le trésor de l’amour divin que par l’opinion de la bonne société. Pensez donc, ces originaux aiment leur fille et prient pour son bonheur, plutôt que de la pimper pour pécho du samouraï quali !
Sous le shogunat de Tokugawa, les chrétiens se font nombreux : plus d’un demi-million de Japonais prient Jésus avant de bouffer, au lieu de lâcher un « itadakimasu » comme tout le monde. Bref, ça devient n’importe quoi. Le Shogun y voit la main occidentale, ce qui commence à le chauffer doucement. Pour se détendre, il médite sous un cerisier en écoutant du shamisen et ordonne des tueries de masse à effet thérapeutique. Il commande aux ingénieurs impériaux d’inventer de nouvelles techniques de torture et leur fournit des cobayes vivants. Les parents de Madeleine, réputés pour leur vertu et leur piété chrétienne, découvrent l’ampleur de cette sordide créativité en 1620. Madeleine a alors neuf ans. [...]
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