Tout commence en avril 2019 à Créteil où Moussa Sow organise un tournoi entre amis au sein de la ville, et pense à une répartition des équipes par origines des joueurs plutôt que par quartiers, pour ne pas exacerber les tensions déjà vives entre ces derniers. La première version de la compétition, nommée avec originalité « Tournoi du vivre ensemble », a rassemblé huit équipes (Algérie, Cameroun, Guinée, Mali, Maroc, RDC, Sénégal et Tunisie). L’évènement, d’abord relayé par des vidéos amateurs des matches sur les réseaux sociaux, fait tache d’huile. De nombreuses villes de banlieue parisienne organisent rapidement leur tournoi, dans la frénésie de l’attente de la véritable CAN qui se jouait cette année-là en Égypte à partir du 21 juin. Le tournoi d’Évry, dont la promotion fut assurée par des rappeurs très célèbres comme Niska, originaire de la ville, et des footballeurs comme Karim Benzema et Didier Drogba, fait véritablement exploser le phénomène et le rend national.
Sur les vidéos des différentes compétitions, on peut observer des foules survoltées dans les tribunes de terrains municipaux, où s’agitent les fumigènes et les drapeaux étrangers, face à une pelouse où les joueurs arborent des maillots à l’effigie des pays qu’ils représentent. Sur les buts, les envahissements de terrain sont systématiques. [...]
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