Plutôt qu’à un simple puritanisme, le politiquement correct ressemble à une nouvelle gnose. Ou comment recycler une vieille hérésie suicidaire.
A priori, parce que ses zélateurs ont quelque chose du bigot sourcilleux qui jouit à chaque délation, on aurait tendance à interpréter le politiquement correct, d’autant qu’il est d’importation américano-protestante, comme une resucée du puritanisme adapté à la religion des Droits de l’Homme. La dérive marginale, pourrait-on croire, d’un humanisme athée en mal d’émotions et qui n’aurait trouvé, pour réchauffer l’atmosphère, que l’alternative de lâcher les minorités comme des meutes aboyant leurs stigmates en vue de culpabiliser tout le monde, une manie fort agaçante à la longue, mais, nous dirions-nous pour rester philosophes, qui finirait par passer comme un gros chagrin, après quoi reprendraient enfin les débats entre adultes, et tout juste, de temps en temps, résonnerait encore en bout de table un geignement acrimonieux, comme le reflux tardif d’une digestion ardue néanmoins accomplie (...)
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