L’autodiagnostic
Être bien dans sa peau, c’est « sooo 2019 ». En 2020, quoi de plus branché que de se dénicher des maladies invisibles ? C’est en tout cas ce à quoi prétendent les autodiagnostiqués. Leur démarche consiste à se renseigner en ligne, ou en lisant quelques livres pour les plus enthousiastes, en déduire quelle maladie mentale les afflige, pour enfin l’arborer en description sur votre profil social. En termes de validité académique, vous pourriez passer un test dans Cosmo et rester plus crédible. Ses déclinaisons inquiètent : le « pair-diag » notamment. Le principe ? Je suis bipolaire, je suis donc capable de te dire si tu l’es ou non.
Le diagnostic, un long parcours
Le diagnostic d’un trouble mental reste un parcours long, très encadré par des professionnels, sa reconnaissance sujette à caution. On entend souvent « quelque part, nous avons tous notre côté autiste » ou « hyperactif, ça veut dire mal élevé en vrai ». Selon Jean Fontaine, administrateur du principal groupe dénonçant ces dérives, l’autodiagnostic renforce ces clichés et fait empirer la situation de ceux qui sont réellement affectés de troubles mentaux. « En apprenant que des associations comme Clé Autistes défendent l’autodiag, j’ai été écœuré. Parce qu’il y a une exploitation du mal réel de certaines personnes assez jeunes, mais aussi une banalisation du domaine déjà délicat de la santé mentale ». [...]
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