Ce mercredi 7 février, Marion Maréchal annonçait au Point que Nicolas Bay avait d’ores et déjà rejoint le groupe des conservateurs et réformistes européens (ECR). Un groupe qui, selon la tête de liste du parti d’Éric Zemmour « a vocation à devenir le groupe pivot et central de la droite au Parlement ». Au fond, ce ralliement constitue une victoire politique de premier plan pour Marion Maréchal et confirme à Nicolas Bay, son statut de soutien chevronné. Un ralliement stratégique donc, qui intervient quatre mois avant les élections européennes qui, on le rappelle, auront lieu le 9 juin prochain.

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Reconquête avance ses pions

C’est une première : un élu français va enfin siéger dans ce groupe. Fort de ses 68 eurodéputés sur 705, le groupe des conservateurs représente la cinquième force politique du Parlement européen. Une position qui risque d’évoluer au lendemain des prochaines élections. C’est en tout cas ce qu’espère Nicolas Bay : « Le message fort derrière tout ça c’est qu’on peut déplacer le centre de gravité du parlement en ayant un groupe ECR ayant un poids politique et numérique important. Politiquement parce que c’est un groupe qui est dominé par des partis qui sont au pouvoir (Italie, République Tchèque, coalitions des droites etc.) » confie-t-il à L’Incorrect. Aussi, le groupe ECR devrait pouvoir compter sur les futurs élus de Viktor Orban. Le groupe est co-présidé par le Polonais de Droit et Justice Rysard Legutko, et par Nicola Procaccini de Fratelli d’Italia. Un pied de nez fait à Marine Le Pen qui voit encore l’écart se creuser entre elle et le parti Fratelli d’Italia, dirigé par Giorgia Meloni.

« C’est un ralliement qui s’est fait naturellement »

Il faut dire que les négociations ont été de longue haleine. Vincenzo Sofo, mari de Marion Maréchal, n’y est incontestablement pas pour rien : il a joué les intermédiaires avec Fratelli d’Italia et Giorgia Meloni. Nicolas Bay, lui, a puisé dans son réseau : « Je prépare ce ralliement depuis déjà un petit moment. Je suis député européen depuis plus de dix ans donc j’ai eu pas mal de contacts avec les parlementaires du groupe ECR, notamment les Espagnols. Il y avait des échanges assez informels mais bien réels » nous dit-il. Avant d’ajouter : « C’est un ralliement qui s’est fait naturellement. À Reconquête, on a toujours dit que notre ligne de fond et notre ligne politique correspondaient à celles du groupe ECR. »

Il y avait déjà, en décembre dernier, des signes avant-gardistes de ce ralliement lorsque Nicolas Bay jouait les entremetteurs avec Marion Maréchal, Charlie Weimers (député des Démocrates suédois), Ladislav Ilcic et Jorge Buxadé (vice-président de Vox) au Parlement européen.

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Le député européen explique le déroulé de son adhésion au groupe conservateur : « Cela s’est formalisé mardi soir [6 février] où s’est tenue une réunion du bureau ECR. J’ai été auditionné une grosse demi-heure par le groupe sur notre ligne politique. On a ensuite officialisé avec Marion Maréchal mon entrée dans ce groupe et ce que cela implique. »

Si les derniers sondages créditent la liste menée par Marion Maréchal entre 5 et 8 %, la tête de liste peut s’appuyer sur son lieutenant qui, par sa bonne connaissance des institutions européennes, a pu préparer ce coup politique.