Reims est un lieu de prédilection pour la candidate du Rassemblement national. Déjà en 2017, Marine Le Pen avait tenté entre les deux tours d’y gagner la légitimité d’un millénaire d’histoire providentielle pour être digne héritière des rois sacrés ici. En 2022, elle tente cette fois de commencer sa campagne là où la France est née, auprès du baptistère de Clovis. Il n’en fallait pas plus pour les chauffeurs de salle qui revendiquèrent d’écrire à Reims « la nouvelle histoire de notre pays ». Mais le choix de la capitale champenoise disait autre chose de la candidate et de sa base partisane.
C’est en terre précocement sécularisée, à fort tropisme égalitaire, républicaine de la première heure, que Marine Le Pen cherchait son sacre. Elle était chez elle dans ce bout de Grand Est meurtri économiquement depuis un demi-siècle. Elle allait aisément s’y dévoiler en tant que candidate populaire. Il faut dire que dans le quartier de la verrerie, à l’ombre des cheminées d’usine, au parc des expositions, ce grand meeting prenait plus des allures de foire de Champagne que de grand messe royale.
Ce grand meeting prenait plus des allures de foire de Champagne que de grand messe royale.
Dans une première et vaste salle, les fédérations de toute la France défendaient leur terroir à coup de mousses et de vin. Une allure de brasserie en plein air où des militants venus de loin se confondent sur de longues tables et échangent sur leur passion commune pour « Marine ».
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