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Renaud Camus : « J’étais sur Amazon à titre de refugié »

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Publié le

14 décembre 2020

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Auteur de très nombreux ouvrages parmi lesquels le célèbre Grand Remplacement, Renaud Camus a appris dans la journée qu’Amazon avait retiré de la vente l’ensemble de ses livres. L’auteur, laissé sans alternatives, nous livre sa réaction face à cette nouvelle censure dont il fait l’objet. Entretien.

Comment avez-vous découvert que vos livres ont été retirés d’Amazon ?

Oui, j’ai vu ça aujourd’hui : quelqu’un m’a signalé qu’on ne pouvait plus accéder à mes livres en recherchant mon nom, mais ça ne m’a absolument pas été signifié officiellement. J’ai appris le terme technique : il semblerait que l’on appelle cela le shadow banning, qui signifie qu’on est exclu hypocritement et pas visiblement. Il semblerait qu’il y ait toujours une page consacrée aux livres, mais personne ne peut plus l’atteindre.

Avez-vous une voie de recours possible auprès d’Amazon contre ce shadow banning ?

J’imagine que oui, on peut toujours. Mais ça n’est pas la première fois, il y avait déjà eu une alerte il y a trois semaines puisqu’Amazon avait supprimé Le Grand Remplacement. Et en effet, nous avons fait des recours qui sont extrêmement pénibles parce que la plupart du temps on a l’impression de discuter avec des robots. Au bout d’un certain temps néanmoins, Amazon avait convenu qu’il n’y avait absolument aucune raison d'interdire ce livre, qui ne présente pas la moindre incitation à la haine ou à la violence. Amazon l’avait rétabli il y a de cela une dizaine de jours. Mais c’est absolument constant, ça n’arrête pas. Et si c’était seulement Amazon… Ce matin, il y avait déjà YouTube qui a supprimé non pas l’ensemble de ma chaîne (je trouve d'ailleurs toujours très comique que l'on appelle ça une chaîne), mais une vidéo.

C’est ce que j’appelle le négationnisme de masse : le phénomène à mes yeux principal des sociétés contemporaines ne doit en aucune façon être mentionné

Ces livres vendus par Amazon représentaient-ils une part importante de vos revenus ?

Proportionnellement oui étant donné ce que sont mes revenus, mais ça porte sur des sommes absolument minuscules. Pour moi, c’est important puisque je n’ai pas grand-chose d’autre et que je vis d’une petite retraite.

Avez-vous des solutions de repli pour contourner ce monopole croissant d’Amazon ?

Je ne passe plus du tout par les libraires, et j’étais déjà sur Amazon à titre de refugié. J’ai été chassé des maisons d’édition. De P.O.L. d’abord et de Fayard ensuite. Se réfugier sur Amazon était évidemment on ne peut plus paradoxal, puisque Amazon aussi bien que Facebook ou que Twitter sont des adversaires par excellence et sont tout à fait ce contre quoi je lutte. C’est ce que j’appelle chevaucher le dragon, c’est-à-dire utiliser les forces de l’adversaire comme au judo. Théoriquement, d’un point de vue purement conceptuel, je ne demande pas mieux que d’être chassé d’Amazon, dans la mesure où c’est logique et cohérent. Mais d’une manière pratique, ça me met dans une situation financière et idéologique insurmontable, parce que je n’ai aucun autre moyen de diffusion de mes petites réflexions.

Qu’est-ce que votre bannissement -peut-être- définitif d’Amazon dit de la liberté de pensée, et d’accès à la parole public au sein du village global ?

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