À VOIR ABSOLUMENT
Adieu les cons d’Albert Dupontel avec Virginie Efira, Albert Dupontel et Nicolas Marié. 1h27.
Après sa grande fresque Au revoir là-haut (2017), son plus grand succès public mais son film le plus conformiste, Albert Dupontel revient avec Adieu les cons à ce qu’il sait faire de mieux : la farce tragique. Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu’elle a été forcée d'abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable. Dialogues qui font mouche, folie créatrice utra-maitrisée, à la limite de la maniaquerie, et découpage de bande dessinée : le réalisateur de 9 mois fermes est un véritable auteur. Son univers inclassable lorgne à la fois chez Terry Gilliam, les Expressionnistes, Chaplin et les Pieds-Nickelés, mais souffre aussi du syndrome de marionnettiste quand il délaisse ses personnages. Avec Adieu les cons, Dupontel perd un peu de son insolence mais gagne en humanité. Il livre ici son film le plus touchant et Virginie Efira y est pour beaucoup. Bouleversante, elle offre au réalisateur français ce qui lui manquait encore : l’émotion brute. Arthur de Watrigant
Mandibules de Quentin Dupieux avec David Marsais, Grégoire Ludig et Adèle Exarchopoulos. 1h17.
Sur la côte, deux pieds-nickelés volent une mercedes dans le coffre de laquelle ils découvrent une énorme mouche, de la taille d’un nourrisson. Ils décident de la dresser. Voilà à peu près à quoi se résume le scénario du fantastique monsieur Dupieux, qui fait une fois encore la démonstration de son insolente maîtrise du nonsense. Autour des visages imbéciles et heureux des deux comédiens du Palmashow, Grégoire Ludig et David Marsais, dont on ne jurerait pas qu’ils sachent réellement jouer, se dégage une poésie mi-comique mi-mélancolique qui dilate la rate et réjouit l’âme. Servi de plans Nouvelle vague et encombré de personnages délirants, parmi qui brillent Adèle Exarchopoulos et étrangement l’infâme rappeur Roméo Elvis, le film mène son spectateur où il veut et le manipulant gentiment lui fait aimer pour un court instant le n’importe quoi. Jouissif. Jacques de Guillebon
Falling de Viggo Mortensen avec Viggo Mortensen, Lance Henriksen et Terry Chen. 1h53
Falling, c’est l’histoire d’un pilote de ligne maqué à un jeune chinois, tous deux « papas » d’une jeune mexicaine adoptée, et obligés de se coltiner le vieux daron réac’ du premier. On s’attendait au pire mais c’était sans compter toutes les nuances dont Viggo Mortensen est capable. Évitant toutes les facilités, tous les écueils de la moraline, l’acteur-réalisateur offre un bouleversant portrait de père, celui que campe ici un Lance Henriksen complètement halluciné, possédé par ce rôle d’Américain vieille école qui ne reconnaît plus ni son pays, ni son fils. Porté par des flashbacks incessants qui remettent en perspective les relations du père et du fils, avec une ambition presque malickienne par moments, interrogeant constamment la place du père et de l’homme dans un pays trop vite passé des cow-boys de John Ford à ceux de Village People. Falling déroule assez implacablement sa démonstration – le temps détruit tout – et laisse à voir ici et là quelques sacrés moments de jeu d’acteur et des passes mélodramatiques qui à chaque fois touchent juste. Pour un premier film en tant que réalisateur, Mortensen fait très fort. Marc Obregon [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !