Vendredi, en sortant de classe, le professeur d’histoire Samuel Paty a été sauvagement décapité par un terroriste islamiste d’origine tchétchène. Comme après chaque attentat, malheureusement devenus légion ces dernières années, le légitime concert de larmes et d’hommages s’est ensuivi tout le week-end. Dans de nombreuses villes, les Français se sont rassemblés dimanche pour pleurer la victime et crier leur colère, colère bien légitime dans le cas d’espèce tant les autorités, à tous les niveaux, ont failli.
Les renseignements et la justice défaillants
Indéniablement, les services de renseignements ont trop rapidement conclu à un apaisement de la situation. Révélée par Le Point, une note du renseignement des Yvelines datant du 12 octobre retrace l’ensemble des événements survenus au collège du Bois d’Aulne jour après jour. Le 5 octobre, dans un cours relatif à la laïcité et à la liberté d’expression, Samuel Paty dévoile les caricatures de Charlie Hebdo, après avoir prévenu ses élèves et proposés à certains de sortir la salle. L’épisode aurait déclenché « une vive polémique chez certains parents de confession musulmane, considérant qu’il s’agit d’une véritable offense ».
Dès le lendemain, la principale du collège reçoit « des messages anonymes de protestation via la boîte mail de l’établissement ». Le 7 octobre, une famille contacte la principale, expliquant que sa fille aurait été mise à l’écart du cours parce que musulmane. La direction aurait alors demandé au professeur de rencontrer la famille et de s’excuser s’il avait été maladroit. Le 9 octobre, la hiérarchie de la principale du collège décide d’envoyer sur place un inspecteur de l’équipe laïcité et valeurs de la République pour « accompagner la principale lors d’un entretien avec le professeur pour notamment lui rappeler les règles de laïcité et de neutralité ». Ils auraient conforté le professeur dans la manière dont il a exposé son cours. On apprenait en tout cas que le président Emmanuel Macron avait modifié les règles de nomination au rectorat afin d’y pouvoir nommer une ancienne camarade de promotion à l’ENA.
Des organes influents au sein des réseaux islamistes se sont emparés de l’affaire, et ont utilisé la caisse de résonance des réseaux sociaux pour jeter le professeur en pâture, lançant de facto une fatwa contre lui et rétablissant par la terreur un délit de blasphème
Brahim C., le père d’une jeune fille qui n’était pas présente lors du cours, est reçu par le chef d’établissement, accompagné d’un certain Abdelakhim Sefrioui, imam fiché pour radicalisation à caractère terroriste au FSPRT, qui s’est présenté en « responsable des imams de France » auprès de la direction. Suite à cette rencontre, les deux hommes se sont appliqués à faire monter la tension dans deux vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux. Le père, qui a communiqué les coordonnées du collège et l’identité du professeur, appelait à la mobilisation pour faire renvoyer Samuel Paty – « ce voyou ne doit plus enseigner à nos enfants » – alors que Sefrioui dénonçait le fait que depuis « cinq-six ans, des enfants de 12-13 ans, des musulmans, sont choqués, sont agressés, sont humiliés devant leurs camarades. […] On a dit qu’on exigeait la suspension immédiate de ce voyou ».
Des organes influents au sein des réseaux islamistes se sont emparés de l’affaire, et ont utilisé la caisse de résonance des réseaux sociaux pour jeter le professeur en pâture, lançant de facto une fatwa contre lui et rétablissant par la terreur un délit de blasphème. La mosquée de Pantin avait notamment relayé les vidéos de Brahim C. avant de les supprimer. L’éducateur Daoud Tatou, qui a inspiré le rôle de Malik joué par Reda Kateb dans le film Hors norme, était un symbole de la bonne volonté et de la bonté banlieusarde. L’intéressé a pourtant relayé sur les réseaux sociaux la vidéo et a reposté sur sa page Facebook un message envoyé par le parent d’élève. Il a effacé tous les messages ce week-end ; ce lundi, il semble avoir disparu des réseaux sociaux.
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Les renseignements ont indéniablement sous-estimé la gravité de la situation : la note du 12 octobre stipule que la situation est « apaisée » entre les enseignants et les parents d’élèves qui, « reconnaissant une certaine maladresse du professeur, ne le désavouent pas pour autant ». Quatre jours plus tard, Samuel Paty était décapité au terme d’une opération sur laquelle la lumière reste à faire.
Le professeur a été exécuté par Abdoulakh Anzorov, jeune homme de 18 ans d’origine tchétchène. Il habitat Évreux, à près de 80 km du lieu du crime, et était connu pour des faits de dégradation et de violence en réunion. Il était membre d’une bande d’Éragny fréquentée par un islamiste fiché S, mais n’était pas connu pour radicalisation.
Quand le droit de l’hommisme dessert les Français : voilà le véritable point de départ de ce drame. Ce week-end, on apprenait qu’une décision de justice datant du 15 avril 2011 avait contraint l’État à octroyer un titre de séjour le statut de réfugié à la famille Anzorov, et ce alors que l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) le lui avait préalablement refusé. C’est de cette manière que l’assaillant a pu obtenir de manière automatique une carte de séjour valable dix ans le 4 mars 2020, dès sa majorité.
Le numéro d’équilibrisme de la gauche médiatique, associative et politique
Confortablement assisse sur l’omerta du politiquement correct, la presse et les partis politiques de gauche ne cessent de dresser des procès en xénophobie à tous ceux qui osent pointer du doigt l’islamisation grandissante de la société française. Peu s’en faudrait d’ailleurs pour qu’une partie d’entre elle voit dans le comportement de Samuel Paty une provocation islamophobe. Toujours est-il qu’ayant pris l’habitude de donner la parole et de défendre de fausses victimes, la gauche médiatique, associative et politique a fait montre d’une prudence coupable dans leur traitement de l’information. France Inter, pourtant radio publique financée par les deniers du contribuable, a longtemps tardé à annoncer la décapitation de Samuel Paty. Dès le lendemain de l’attentat, Libération dégainait son habituel – et abject – article pour dénoncer une supposée récupération du drame par l’extrême droite. Maître en art du déni, le New York Times a scandalisé les internautes en titrant son article « La police française abat un homme après une attaque mortelle au couteau dans la rue ».
Lors de l’hommage à Angers, Maryse Lepron (CGT) a profité de la tribune qui lui était offerte pour affirmer que « l’enseignement privé » et la « fraction réactionnaire de la mouvance catholique » constituaient des problèmes tout aussi fondamentaux
Une partie d’entre elle a même franchi le Rubicon de l’indécence, de la malhonnêteté et de la trahison : lors de l’hommage à Angers, Maryse Lepron (CGT) a profité de la tribune qui lui était offerte pour affirmer que « l’enseignement privé » et la « fraction réactionnaire de la mouvance catholique » constituaient des problèmes tout aussi fondamentaux. Dans son « Humeur du matin » sur France Culture, Guillaume Erner partage le même diagnostic et ne traite que des catholiques pour expliquer que les fanatiques détestent l’humour. Abdoulakh Anzorov n’a-t-il pas crié Allah akbar ?
Ce dimanche, toutes les formations politiques de gauche, La France Insoumise en tête, défilaient dans les rues françaises comme si de rien était, alors qu’on les sait toutes tiraillées en profondeur par le communautarisme musulman. Ayant abandonné la laïcité, et surtout la France, beaucoup d’entre elles trempent franchement dans l’islamo-gauchisme : le 10 novembre dernier, Mélenchon et ses amis défilaient aux côtés du CCIF. De même, la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), l’une des trois principales fédérations de parents d’élèves, a certes condamné l’attentat, mais défend parallèlement le port du voile pour les accompagnatrices scolaires et les repas de substitution. De nombreux hommes politiques de droite et des personnalités publiques tels Eric Naulleau et Zineb El Rhazoui ont refusé de participer au rassemblement pour protester contre cette duplicité des gauches radicales. Si elle s’est sentie obligée d’être présente, c’est que l’extrême gauche est particulièrement mal à l’aise sur cette affaire. Paty était un professeur : LFI s’en trouve partagée entre les deux tenants de son électorat que sont les professeurs et le fonctionnariat d’un côté, les communautés musulmanes de l’autre.
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La gauche a en tout cas subi un terrible camouflet puisque une partie de ses idoles antiracistes se sont compromises ce week-end. Si on attend encore la réaction de Camélia Jordana, d’autres ont révélé au grand jour leur double-jeu. L’officine islamique qu’est le CCIF, qui n’est plus à présenter, n’a effectué qu’une publication minimaliste, dont on se demande si elle pleure la mort de Samuel Paty ou d’Abdoulakh Anzorov : « L’horreur renverse et paralyse. Le deuil devrait imposer le silence. Alors que certains veulent déjà récupérer cet acte sidérant à des fins racistes, personne n’empêchera la conscience humaine de prendre le temps de la douleur et de la tristesse ». Et a annoncé saisir la justice pour les diffamations subies.
Entrepreneur en argent public qui multiplie la création d’associations militantes, Samuel Grzybowski a brillé de la même duplicité. Son association Coexister est subventionnée par l’État à hauteur de 150 000 euros et soutenue par des organisations gouvernementales et par de grandes villes françaises. Sous couvert de vivre ensemble, il défend pourtant une conception multiculturaliste de la société fondée sur la coexistence des communautarismes, notamment islamistes. Au détriment de la culture française, celui pour qui « il y a des choses intéressantes dans l’idéologie des Frères musulmans » communautarise au nom de la laïcité et racialise au nom du postcolonialisme. Il y a quelque temps, il twittait : « Il n’y a pas d’islamisme significatif en France. Ce mensonge répété ne vise qu’à faire peur et à détourner des vrais sujets ». Depuis la décapitation de Paty, Grzybowski, en proche du CCIF et de BarakaCity, a passé son week-end à tweeter pour défendre et la liberté d’expression et ces officines islamistes.
Gérald Darmanin a annoncé vouloir dissoudre le CCIF et BarakaCity. Nicolas Cadène, rapporteur général de L’Observatoire de la laïcité, devrait être remplacé. À la tête de l’organisme gouvernemental créé en 2007 par Jacques Chirac, il est accusé de soutenir les mouvements intégristes, travaillant en étroite relation avec Coexister. Il aurait participé à des conférences avec des islamistes radicaux.