Skip to content

Sir Roger Scruton : the conservateur

Par

Publié le

12 janvier 2023

Partage

Philosophe de premier rang et auteur prolifique disparu il y a trois ans déjà, Roger Scruton mena une vie de haute lutte pour redonner quelques lettres de noblesse à une conception du monde fort malmenée : le conservatisme.
Scruton

Conservateur, Roger Scruton le devint en France, pays qu’il aima passionnément (l’Anglais intelligent se remarque à sa francophilie) au point qu’il lui emprunta sa première épouse. Diplômé de Cambridge devenu pour un an professeur à Pau, le jeune Roger assiste indigné au tohu-bohu nihiliste de mai 68 et vire conservateur, malgré le syndicalisme de son père instituteur. De retour en sa capitale, il embrasse la carrière universitaire et devient professeur de philosophie et d’esthétique au Birbeck College, son poste qu’il quittera alors que la diabolisation et la cancel culture sévissent, dans son cas après la parution de The Meaning of Conservatism (1980). Le reste de son existence sera partagé entre les invitations dans les plus grandes universités du monde anglo-saxon, les actions clandestines de l’autre côté du rideau de fer et les chasses à courre dans sa ferme du Wiltshire. Son point d’orgue : l’anoblissement par la reine en 2016.

Lire aussi : Edmund Burke : la prudence conservatrice

Prodigieux théoricien en esthétique et en architecture, pourfendeur pénétrant de la gauche déconstructrice (L’erreur et l’orgueil. Penseurs de la gauche moderne), précurseur d’une écologie de droite (Green Philosophy : how to think seriously about the planet), c’est toutefois son œuvre programmatique, dont De l’Urgence d’être conservateur constitue le morceau le plus abouti, qui le fit entrer au panthéon intellectuel occidental. Dans une veine burkéenne, et quoique validant les postulats libéraux, il s’y fait l’un des grands critiques contemporains du contrat social. Plutôt que la rencontre théorique entre des individualités, celui-ci requiert, pour exister et subsister, une relation d’appartenance concrète entre ses membres, et cela pour deux raisons au moins. Primo, parce qu’une institution civile pérenne, comme la famille ou l’amitié, n’est pas finalisée en dehors d’elle-même, auquel cas elle s’effondrerait à la première défaillance : elle est sa propre fin (de fait, la théorie du contrat social signe pour lui la translation de la nation en une association d’entreprise banalisée, base nécessaire d’un pouvoir progressiste et planificateur). Deuxio, parce que la bonne tenue du contrat nécessite une relation de confiance entre contractants et l’inclusion des générations futures, deux éléments qui trouvent leur source en dehors du contrat (en l’occurrence, l’homogénéité culturelle et le réseau d’obligations parents-enfants). [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

EN KIOSQUE

Découvrez le numéro du mois - 6,90€

Soutenez l’incorrect

faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire

Credofunding, vous pouvez obtenir une

réduction d’impôts de 66% du montant de

votre don.

Retrouvez l’incorrect sur les réseaux sociaux

Les autres articles recommandés pour vous​

Restez informé, inscrivez-vous à notre Newsletter

Pin It on Pinterest