Cette 8e édition de l’Armada Liberté de Rouen, qui se déroulera du 8 au 18 juin sur les quais de Seine, fait déjà parler d’elle. Au programme : visite des voiliers, balades sur les quais et concerts ouverts au grand public. Une semaine qui s’annonce festive dans la ville aux cent clochers. Sur la liste des artistes invités à se produire sur scène, on retrouve les très populaires noms de Jenifer, Black M, Amel Bent, Tryo… et un certain Médine. Si le nom de ce drôle de moussaillon n’évoque pas grand-chose pour les amateurs de voile, il n’est pas resté inaperçu pour Grégoire Houdan et Edouard Varin. Les deux étudiants de droite connaissent le pedigree du rappeur et se sont donné comme objectif la déprogrammation de sa venue sur les quais. Une initiative à saluer.
Un rappeur au CV bien rempli
Qui a dit qu’un rappeur ne pouvait pas avoir un CV bien rempli ? Dans une tribune publiée chez nos confrères de Causeur le 22 mai dernier, nos deux corsaires normands ont rappelé le passif du très controversé rappeur Médine. Passif qu’il faut connaître pour cerner ce personnage haut en couleur.
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En 2018, l’auteur de l’album « Jihad » avait fait parler de lui pour avoir voulu donner un concert dans la salle mythique et meurtrie du Bataclan. Les réactions ne s’étaient pas fait attendre et l’ensemble de la classe politique, de Marine Le Pen (RN) à Olivier Faure (PS) s’était mobilisée pour faire annuler son concert. Le rappeur défendait alors un « esprit outrancier, satirique au nom de la liberté d’expression pour pouvoir blasphémer une valeur lorsqu’elle est dévoyée ». Le concert a finalement été annulé. En plus des déclarations et appels à la haine quasi-quotidiens, Médine s’est fait remarquer en avril dernier, en mettant en scène une cible pour fléchettes avec la tête du maire LR de Lavaur (Tarn), Bernard Carayon. Il avait aussi monté une piñata à l’effigie des députées du Rassemblement national : Edwige Diaz et Julie Rechagneux. Toutes deux ont porté plainte contre le rappeur pour « provocation à la haine ».
La mobilisation des étudiants a fait son petit bonhomme de chemins jusqu’à terminer dans les oreilles de l’intéressé. En effet, Médine a ressorti son costume de sonore niais du placard en insultant nos deux corsaires modernes de « frères Kouachi » et de « nouveaux talibans » sur Twitter. Grégoire Houdan nous confie à ce propos : « Sa réaction sur Twitter montre le niveau de Médine. Même si ce n’est pas très agréable de se faire insulter, il nous a donné un écho énorme. Il s’enfonce, une fois de plus, dans la bêtise ».
Hervé Morin, le muet
Qui ne dit mot consent. C’est bien cet adage qui semble être de rigueur sur la terre normande. La liste des artistes a été votée et approuvée par le Conseil régional de Normandie présidé par Hervé Morin. Seuls les élus de Reconquête Nicolas Bay et Eve Froger ainsi que des élus du Rassemblement national comme Guillaume Pennelle ont souligné la venue de Médine. Cela n’a pas suffi pour attirer l’attention du président des Centristes. Aucune déclaration non plus de sa part après les insultes dont ont été victimes les deux étudiants.
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Pourtant, Edouard Varin était candidat sur sa liste aux dernières régionales. Un soutien attendu par les étudiants qui préfèrent néanmoins croire à une inadvertance plutôt qu’à la lâcheté du baron local. Grégoire Houdan se questionne : « Imagine, tu as un gars qui était sur ta liste aux dernières élections, qui a été de tous les combats et se fait traiter de frère Kouachi. Qu’est-ce que tu fais ? Tu le laisse tout seul et tu ne réagis même pas ? On a reçu aucun sms de sa part. Il faut qu’il réagisse vite ! »
Pour l’heure, aucune réaction n’est à noter côté LR. Si l’affaire Médine ne semble pas être une préoccupation locale et nationale, il aura fallu attendre l’indignation de deux étudiants pour briser l’omerta qui règne en Normandie. Affaire à suivre.