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Valentin Schirmer : « Ce pays n’est pas une rangée de portes fermées où l’on rechigne à dire bonjour »

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Publié le

13 juin 2024

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Le jeune journaliste Valentin Schirmer publie son premier roman “Le plus beau pays du monde”. Une ôde à la France et à ses habitants au travers d’un périple à vélo. Entretien.
© Valentin Schirmer (@ValSchrmr) / X

Comment vous est venue l’idée de traverser la France à vélo et pourquoi avoir publié votre carnet de voyage ?

L’idée de traverser la France à vélo m’est venue alors que je révisais mes partiels à Paris. J’étais en train de réciter à haute voix mes cours dans un petit studio de 14m2, mais je me suis rendu compte qu’il manquait quelque chose à mon quotidien. J’avais soif d’aventure, soif de concrétiser les idées qui me traversaient l’esprit. Passionné de vélo et admirateur du Tour de France, j’avais envie de gravir les cols mythiques des grands tours et de rencontrer les Français en dormant chez eux. J’ai pensé que ce tour de France à vélo serait plus enrichissant que le stage chez un député que je devais effectuer. Initialement, je ne devais traverser que les Alpes, de Thonon-les-Bains à Menton. Cependant, ayant encore du temps devant moi, j’ai décidé de doubler la mise et de traverser les Pyrénées. Chaque occasion de voyager était bonne à prendre, et en cours de route, un ami m’a proposé de monter en Bretagne. Je n’étais pas à 700 km près !

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Au début, je ne pensais pas publier mon carnet de voyage, mais finalement, avec mon engagement métapolitique, j’ai réalisé qu’il fallait transmettre à la jeunesse une manière d’aimer la France qu’elle n’avait pas encore intellectualisée. Chez les jeunes, il y a souvent une forme de refus du réel. Expérimenter le réel, voilà ce qui m’a motivé à partir à vélo.

Vous étiez dépendant de vos hôtes. En quoi était-ce important de donner ce caractère humain à votre aventure ?

Il y a dans mon livre la volonté de remettre au goût du jour une ancienne tradition : le gîte du pèlerin. J’ai cherché à reconstituer, à ma manière, un sentiment national, car les gens chez qui je dormais partageaient souvent avec moi le fait d’être français et d’avoir une langue, une histoire et une culture communes. J’ai voulu retrouver cette bonté et cette sérénité propres à la vie campagnarde. La vie à la campagne est beaucoup plus humaine, même dans la manière d’habiter, car rien que le fait d’avoir une maison individuelle vous caractérise en tant que foyer, alors qu’un immeuble est complètement anonymisant. J’aime la France telle qu’elle est, et non pas comme j’aimerais qu’elle soit.

Avez-vous trouvé un sentiment d’appartenance à une culture commune chez toutes les personnes rencontrées ?

Il y a une pluralité d’identités françaises et régionales en France. Être au contact des gens, observer les accents se former et changer selon les régions, découvrir les différentes gastronomies, tout cela constitue une manière d’aimer la France. J’ai également constaté plusieurs conflits locaux, par exemple en Cévennes où les tensions peuvent être très palpables. Malgré cela, un fort sentiment communautaire subsiste. Cependant, le pays souffre aujourd’hui car nous n’arrivons plus à retrouver ce sentiment commun, cette chose qui nous lie tous.

Qu’êtes-vous allé chercher ?

Ce pays n’est pas une rangée de portes fermées à double tour où l’on rechigne à dire bonjour. À la campagne, la vie est très reliée au vivant et au naturel, l’humain y est à sa place. Il y a une plus grande joie de vivre à la campagne. La vie superficielle médiatique étouffe le pays réel, car la vie naturelle est censée prédominer chez les humains, alors que les gens des villes préfèrent cette fuite en avant du court terme. Le COVID a amené une prise de conscience de la sur-métropolisation du pays qui délaisse les campagnes.

Avez-vous un autre projet de voyage ? Toujours à vélo ? 

En novembre je pars dans le cœur de la Corse ! Je ne vais pas aller sur les littoraux, envahis de continentaux qui ont bâti du marbre et du béton . Les continentaux d’aujourd’hui envahissent les littoraux et donc je retourne en Corse pour livrer un témoignage plus authentique, non fantasmé de cette île qui est beaucoup plus hospitalière que ce que les gens disent. Ce territoire est doté d’énormes richesses culturelles à offrir à la France.

Pouvez-vous décrire ton livre en une phrase ?

La France est le plus beau pays du monde, c’est le fil conducteur du livre qui donne envie d’aimer la France.

Le plus beau pays du monde, Valentin Schirmer, 168 p. 18 €

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