Des agressions sexuelles ont-elles eu lieu dans la nébuleuse Traoré et ont-elles été minimisées par le collectif mené par Assa Traoré, sœur du défunt Adama ? C’est ce que racontent deux militantes, qui auraient renoncé à leur engagement en conséquence. Bien évidemment, le collectif et mademoiselle Traoré assurent avoir écarté l’auteur des faits, que l’on pouvait pourtant encore voir à ses côtés lors de différents rassemblements après les faits.
La première femme à dénoncer ces actes se nomme Massica, étudiante alors fraîchement émoulue de Sciences Po. Le 28 mai 2018, le collectif « Femmes en lutte 93 » met en ligne un texte non signé dans lequel il est raconté qu’un certain« S. de Dammarie-lès-Lys » l’aurait agressée physiquement et verbalement en avril 2017 après une réunion publique au CICP (Centre international de culture populaire) : « Sur 100 mètres, entre le métro et le CICP, il m’a projetée contre une porte de bâtiment, me tenant fermement les bras, m’insultant et me poursuivant dès que j’ai pu m’échapper. Sous une flopée d’insultes sexistes, j’ai finalement regagné le CICP où j’ai pu me remettre du choc, et les militants présents nous ont séparés en l’écartant du bâtiment ». Peu après, Samir – puisque c’est de lui qu’il s’agit – tente de s’excuser auprès de Massica et va en parler à Assa Traoré « pour le comité et par honnêteté ». Le 20 avril, la victime décide d’en parler à Youcef Brakni, autre membre important du comité qui tombera d’accord avec elle, expliquant qu’il serait paradoxal de lutter contre les violences d’État et commettre des violences au sein même du comité. [...]
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