Inoubliable « Commissaire Moulin » entre 1976 et 2008, Yves Rénier s’est éteint ce 24 avril, à l’âge de 78 ans. Acteur populaire, scénariste, il avait également prêté sa voix à plusieurs acteurs américains comme Burt Reynolds, Paul Hogan ou encore Tommy Lee Jones. En 1979, il accepte de rejoindre le casting prestigieux d’une série en six épisodes, baptisée « Pour tout l’or du Transvaal ». L’histoire semble anodine : celle d’un jeune Français qui se retrouve malgré lui au cœur du conflit entre Boers et Anglais. Mais derrière ce téléfilm se cache un véritable coup marketing mis en place par le régime d’apartheid, qui cherche alors à redorer son image internationale ternie après le massacre de Soweto. Au nez et à la barbe du comédien.
Mais derrière ce téléfilm se cache un véritable coup marketing mis en place par le régime d’apartheid, qui cherche alors à redorer son image internationale ternie après le massacre de Soweto. Au nez et à la barbe du comédien
À Pretoria, capitale de la République sud-africaine, nation mise au ban pour avoir institutionnalisé un régime de ségrégation raciale, il est un homme redouté de tous. Piet Meyer est un pur produit de l’Afrikanerdom. Il est né en 1909 alors que son pays n’était qu’un Dominion de l’empire britannique, au sein d’une famille de Boers qui ne digère pas la défaite contre les Anglais, un conflit qui a mis fin à l’indépendance des républiques du Transvaal et de l’État d’Orange Libre. Plume de talent, il est rapidement repéré et recruté par les milieux nationalistes afrikaners pour prendre en charge leur communication. Bourreau de travail, il intègre le puissant mouvement de l’Ossewa Brandwag en 1932, et confessera volontiers son admiration pour l’Allemagne, seul pays qui aidera les Afrikaners à tenter de se débarrasser des Anglais durant la Seconde guerre mondiale. Professeur d’université et journaliste, il va prendre de plus en plus d’ascendant au fur et à mesure des décennies qui se succèdent, jusqu’à obtenir le poste de Président du Broederbond en 1960. Une société secrète qui promeut les intérêts de la communauté afrikaner, élitiste, et qui donnera à l’Afrique-du-Sud tous ses présidents jusqu’à la fin de l’apartheid en 1994. C’est à Piet Meyer que ses compatriotes doivent l’apparition de la télévision dans leurs foyers. Jusqu’ici, le régime voyait d’un mauvais œil cette modernité occidentale avant que Meyer n’arriver à le convaincre des possibilités de propagande offertes par ce moyen de communication. La South-African Broacasting Television (SABC) devient dès lors incontournable, et Piet Meyer chef d’orchestre d’une partition de musique impeccablement jouée.
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