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Esclandre avec Macron à Jérusalem : décryptage

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Publié le

23 janvier 2020

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machi

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La visite du chef de l’État à Jérusalem ce mercredi 22 janvier à l’occasion du 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz a été marqué par un coup de sang du président devant l’église saint Anne. Le locataire de l’Élysée s’en est pris verbalement aux agents de police israéliens qui gênaient son entrée dans l’église, qui est pourtant un territoire français. Cet événement rappelle fortement un incident similaire ayant eu lieu le 22 octobre 1996 lors d’une visite du président Chirac dans la ville sainte.

 

Emmanuel Macron avait choisi de bousculer le protocole par une visite de la Vieille ville de Jérusalem qui n’était pas au programme de son voyage en Israël. Passant par l’église du Saint-Sépulcre, par l’esplanade des Mosquées puis par le mur des Lamentations dans un parcours qui est l’exacte réplique de celui de Jacques Chirac 24 ans plus tôt, il a rendu hommage aux lieus saints des trois grands monothéismes.

C’est alors qu’il approche de l’église Sainte-Anne, le seul lieu qu’il était prévu qu’il visite, que le chef de l’État s’en est pris à un policier israélien en anglais : « I don’t like what you did in front of me » avant de lui demander de quitter ce territoire français. Emmanuel Macron poursuit en rappelant que tout le monde connaît les règles qui s’appliquent dans cette enclave hexagonale et que ces dernières ne changeront pas avec lui. Les incidents entre les policiers et les hommes du GSPR qui assurent la protection du président avaient déjà émaillé la visite, à l’instar de ce qui s’était passé avec Jacques Chirac où c’était les excès de zèle des israéliens qui avaient provoqué la colère du Corrézien.

Ces territoires sont au nombre de quatre et ils ont provoqué par le passé de nombreuses tensions religieuses et politiques.

Ces frictions entre les présidents français et forces de l’ordre israélienne autour des territoires français en Israël sont l’occasion de revenir sur ces lieux où notre souveraineté s’exerce en Terre sainte. Ces territoires sont au nombre de quatre et ils ont provoqué par le passé de nombreuses tensions religieuses et politiques. Leur appartenance française ne peut cependant pas être remise en cause aujourd’hui, et a plutôt été renforcée par les accords de Mytilène en 1901, puis ensuite par ceux de Constantinople douze ans plus tard, se voyant confier la protection des lieux saints en Israël.

 

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C’est en 1856 à la fin de la guerre de Crimée que Napoléon III se voit offrir l’église Sainte Anne par le sultan turc Abdlülmecid Ier. Cette église du XIIème siècle, construite par les croisés, est un cadeau de remerciement pour l’intervention française aux côtés de l’Empire ottoman. Vient ensuite le domaine d’Eleona, ou le Christ enseigna le Pater à ses disciples. Ce domaine, qui se situe sur le Mont Olivier à lui aussi, au XIXème siècle, été offert à la France. C’est aussi le cas du Tombeau des Rois. Le domaine d’Abou Gosh, accueillant aujourd’hui des bénédictins et ayant vu le miracle d’Emmaüs fait également partie du patrimoine et du sol Français.

A Jérusalem, la France lui octroie deux rôles supplémentaires : celui d’interlocuteur entre les différentes populations et celui de représentation diplomatique face aux autorités.

C’est le consulat général qui assure les relations entre la France, la population locale et les institutions présentes sur place et non l’Ambassade de France, qui est elle-même située à Tel Aviv. Or le rôle attribué à une ambassade est la représentation diplomatique. Ceci constitue donc un cas particulier puisque la France ne reconnaît aucune autre autorité souveraine sur ces lieux qui sont les siens depuis l’occupation des territoires en 1967. Le consulat intervient dans les intérêts de certains établissements comme des hôpitaux, des orphelinats ou bien des communautés religieuses contemplatives, mais apporte aussi une aide administrative et juridique. A Jérusalem, la France lui octroie deux rôles supplémentaires : celui d’interlocuteur entre les différentes populations et celui de représentation diplomatique face aux autorités.

 

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Emmanuel Macron était donc parfaitement dans son rôle de chef de l’État en élevant la voix pour rappeler la souveraineté française sur l’enclave extraterritoriale de l’église Sainte-Anne. Et ceci d’autant plus que, comme le précédent de Jacques Chirac le prouve, les forces de l’ordre israéliennes ne semblent pas faire grand cas du pouvoir français sur ces lieux. Même si l’énervement du président semble avoir quelque chose d’artificiel, son fort accent français alors que chacun sait qu’il maîtrise parfaitement la langue de Shakespeare l’atteste, son intervention était parfaitement justifiée.

 

Flamine Fernandès

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