Dites, Elle, on vous dérange ? Nous, les jeunes femmes de droite ? Dire qu’on croyait qu’il fallait des quotas de femmes en politique ! Dire qu’on pensait que nous devions toutes devenir super copines pour lutter contre l’immonde mâle ! Si on ne pense pas comme vous, on devrait rester à la cuisine, c’est cela ?
Mais peut-être n’êtes-vous pas dérangés par notre sexe. Peut-être est-ce notre mise qui vous chiffonne. Dur de nous prendre en défaut sur notre vécu et les statistiques officielles. Vous attaquez donc notre physique. Ah, si seulement nous étions moches ! Pas entretenues exprès, une pilosité en guise d’opinion politique ! Si seulement nous étions comme les filles de gauche !
Nous nous sentons bien dans notre peau (et notre « genre »), merci ! Dans une société qui s’enlaidit de jour en jour, dans un quotidien toujours plus oppressant et dangereux, des jeunes femmes se lèvent à la recherche du beau et du juste. Les attaquer parce qu’elles sont jolies est au mieux indigne d’un journal féminin, au pire le témoignage d’une volonté délétère de soumettre les femmes à votre doxa.
Ne vous en déplaise, nous ne sommes pas instrumentalisées par des milieux trop « masculins » à votre goût : c’est par nécessité, et de notre propre chef, que nous élevons aujourd’hui la voix pour nous faire entendre ensemble, au-delà de nos saines différences de points de vue
Nous voyons notre corps comme notre pays : on l’entretient du mieux possible, sans le transformer, on l’aime et on le chérit pour ce qu’il est. Vous prétendez « liberté », nous comprenons « négligence » : vous vous malmenez, déformez, déchirez, et nous obligez à applaudir le désastre.
Oui, nous portons nos valeurs sur nos visages et dans nos attitudes. Oui, nous assumons nos idées, de nos cheveux étrangement qualifiés de « blonds » jusqu’à la pointe de nos ongles, manucurés ou non. Nous sommes jeunes, nous aimons prendre soin de nous, pour devenir la meilleure version de nous-mêmes. Nous sommes contraires à l’esprit du temps, qui nous voudrait négligées, à réclamer l’admiration béate de tous en suivant le dernier hashtag politiquement correct.
Nous sommes fières de notre féminité, qui n’est en rien synonyme d’« oppression patriarcale ».
Il ne vous aura pas échappé qu’être « blondes » et jolies ne nous empêche pas d’avoir un cerveau, et un avis.
Vous y voyez une stratégie politique. C’est hélas la nécessité qui nous appelle.
Quand une femme clame avoir été violée par des célébrités, vous vous en faites l’écho sans réserve. En revanche quand nous disons être sans cesse agressées par des hommes issus de l’immigration, vous nous intimez de la fermer pour ne pas être « racistes ». La parole des victimes existe uniquement quand elle arrange votre narratif éculé.
Vous prétendez défendre « l’inclusivité » et libérer la parole des femmes, mais vous parlez au nom de toutes, et vous nous imposez vos carcans politiques, en traitant celles qui n’abondent pas dans votre sens de « fachos ».
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Vous et votre idéologie ringarde avez fait de nos rues des coupe-gorges, de nos déplacements en ville des enfers. Dans certains quartiers, les entreprises invitent leurs employées à ne pas porter de talons afin de marcher vite et ne pas attiser la dangereuse convoitise de nos tout nouveaux « compatriotes ». Ils arrivent fraîchement de pays où l’on voile les femmes, où leur parole vaut la moitié de celle d’un homme, où elles sont lapidées pour un soupçon d’adultère. Ces horreurs voyagent dans les bagages de vos migrants chéris : excisions, mariages forcés, têtes rasées, viols et meurtres sont devenus des sujets conséquents sur notre territoire à l’aube du troisième millénaire. C’est une honte. Nos grands-mères portaient la mini-jupe l’esprit tranquille. Nous et nos filles sommes harcelées, puis traitées de « sale pute blanche » quand nous détournons le regard, de peur de provoquer leur violence.
Ne vous en déplaise, nous ne sommes pas instrumentalisées par des milieux trop « masculins » à votre goût : c’est par nécessité, et de notre propre chef, que nous élevons aujourd’hui la voix pour nous faire entendre ensemble, au-delà de nos saines différences de points de vue.
Nos parents se sont battus pour nous donner un bel avenir. Nous sommes féminines, libres et insoumises. Nous voulons continuer à l’être. À pouvoir être ministre ou mère à plein temps, à prendre le métro seules sans risquer notre vie, à allaiter en public ou donner le biberon à la maison, à faire vivre le cœur battant de notre France. Et à donner notre avis, à nous engager en politique sans la permission de notre tuteur légal, quand bien même nous aurions l’impudence – excusez-nous – d’être jolies pour le faire.