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La tragédie du 31 décembre survenue sur une petite route de campagne près de Macerata et la lugubre scénographie du meurtrier à son arrestation a immédiatement pris une tournure politique.
Le 31 décembre, dans le fossé d’une route de campagne près de Macerata, paisible ville du centre de l’Italie, le corps sans vie de Pamela Mastropietro était découvert. Le corps de la jeune fille était nue, démembrée et caché dans deux valises. L’adolescente, originaire de Rome, qui suivait une cure de désintoxication dans la région des Marches, s’était enfuie de sa clinique. Elle a eu le malheur de croiser le chemin de son assassin, Innocent Oseghale, un dealer nigérian clandestin de 29 ans. Cette tragédie a bouleversé la communauté de Macerata et alimenté une haine qui s’est ensuite muée en violence.
Un tournure politique immédiate
Luca Traini, un jeune homme de 28 ans, après avoir récupéré le pistolet Glock qu’il détenait légalement pour tir sportif, a tiré de sa voiture une trentaine de coups de feu, blessant 7 personnes, toutes d’origine africaine, dans différents quartiers de la ville. Il voulait venger Pamela. Après avoir fini son chargeur, il est parti se recueillir sur le lieu où le corps de la jeune fille avait été retrouvé. Le meurtrier a voulu achever son équipée en une lugubre scénographie : il s’est rendu auprès du monument aux morts et là, le drapeau italien autour du cou, a attendu l’arrivée des forces de l’ordre. Peu avant son arrestation, il a crié «Viva Italia ! » en faisant le salut romain.
L’acte de Luca Traini a immédiatement pris une tournure politique : aux yeux des médias et des intellectuels italiens, Matteo Salvini, secrétaire du parti politique La Ligue, est devenu responsable de ces évènements tragiques. En 2017, Luca Traini était en effet candidat sur la liste de la Ligue du Nord aux élections municipales de Corridonia, commune de 15 000 habitants de la province de Macerata (notons qu’il n’a pas recueilli un seul « vote de préférence »).
Parmi les journalistes vindicatifs, on trouve Roberto Saviano, l’auteur du très célèbre Gomorra, qui a tout simplement accusé Salvini d’être le commanditaire moral du geste de Traini. Le politiquement correct a choisi son camp, sans hésitation. La condamnation logique de ce geste a immédiatement servi à délégitimer l’adversaire politique.
La seule faute que l’on puisse reprocher à la Ligue et à son secrétaire est de ne pas avoir assez investi dans la formation politico-culturelle de la classe dirigeante locale, et de ses militants au sens large. Luca Traini fréquentait les milieux d’extrême droite et était proche de Casa Pound et Forza Nuova. Son look est clairement celui d’un skinhead : crâne rasée et le symbole de la division Das Reich tatoué sur la tempe… La police a aussi trouvé chez lui Mein Kampf. Matteo Salvini ne peut à l’évidence pas se permettre de côtoyer ce genre d’individu, ce pour quoi il lui faut être plus présent sur le terrain.
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À Macerata, le maire, Romano Carancini, du parti démocratique, a été, lui, durement critiqué par la presse et ses collègues de parti pour avoir simplement dit que la ville subissait depuis 2015 une vague d’immigration sans précèdent et que le spectacle permanent de jeunes africains dealant dans la rue passait les bornes.
La fusillade de Macerata est ainsi devenue l’outil de moralisation que la gauche et les journalistes vont brandir pour donne mauvaise conscience à la population italienne. Le meurtre de Pamela a, quant à lui, perdu tout intérêt pour une presse qui est maintenant concentrée sur le cas d’un psychopathe qu’il faut absolument raccrocher à la Ligue. Le sentiment de la population de Macerata et de l’Italie entière est, lui, totalement contraire.
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