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François de Voyer est chef d’entreprise et président du Collectif Audace. Son nom a été cité à de multiples reprises lors du retour médiatique de Marion Maréchal Le Pen, qu’il a accompagnée aux Etats-Unis. À quelques jours du congrès de refondation du Front National, nous avons tenu à recueillir ses impressions.
Propos recueillis par Jacques de Guillebon et Gabriel Robin
Le message d’Audace n’est-il pas un peu brouillé par sa proximité avec Marion Maréchal-Le Pen, que vous avez accompagnée aux États-Unis lors de la conférence CPAC ?
Notre message est plus clair que jamais : nous souhaitons, à notre humble échelle, unir les différents courants de droite autour de valeurs qui les transcendent et de propositions qui les rassemblent : amour de la liberté de conscience, d’expression, et d’entreprise, défense de la souveraineté de la nation, conservatisme en matière de mœurs et d’environnement, voilà pour les valeurs. Côté propositions, nous sommes des pragmatiques : de l’air pour les entrepreneurs, de la visibilité pour les indépendants, de la protection pour nos industries, du soutien pour nos zones rurales et de la considération pour nos créateurs.
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Vous avez reçu Henri Guaino comme Jean-Frédéric Poisson. Êtes-vous le point de rencontre des droites ?
C’est notre ambition. J’espère qu’en période électorale nous serons nombreux – Audace et d’autres associations ou think tank -, à forcer la main des responsables de certaines formations politiques qui restent réticents à l’idée d’un dialogue puis d’une coalition des droites.
On entend souvent que la droite enracinée aurait « gagné la bataille des idées ». Mais les Français sont-ils vraiment devenus conservateurs ?
Je crois que les Français n’ont jamais cessé de l’être, mais ils sont conservateurs sans le savoir. La bataille des idées est gagnée à bien des égards : notre courant compte une profusion d’intellectuels, d’auteurs de talents, multiplie les succès de librairie ; sa presse tient bon et s’étoffe, vous en êtes la preuve. Nous avons l’humour, et la séduction, qui étaient l’apanage de la gauche depuis les années 60. Il ne leur reste plus qu’un quarteron de plumitifs poussiéreux dont l’ultime convulsion consiste à censurer et dresser des listes. Cependant, cette victoire intellectuelle n’a pas encore de traduction, ni en terme électoral, ni, et c’est peut-être plus grave, en terme de pénétration des réseaux de pouvoir. C’est pour cela que le conservatisme des Français reste fantoche, on les a convaincus qu’ils étaient isolés alors qu’ils sont majoritaires.
Cette victoire intellectuelle n’a pas encore de traduction, ni en terme électoral, ni, et c’est peut-être plus grave, en terme de pénétration des réseaux de pouvoir.
Le congrès du Front national a lieu ce week-end, placé sous le signe de la “refondation”. Il se dit que le parti pourrait, à cette occasion, changer de nom, mais aussi définir de nouvelles orientations programmatiques. Qui serait apte à porter ce nouveau projet ?
Sans le moindre doute, c’est Marine le Pen qui a la légitimité et le courage pour accélérer la transformation d’un parti vieux de plus de 40 ans en outil d’implantation locale, en formation ouverte aux alliances et en vivier de cadres aptes à gouverner. La route est déjà tracée, pavée, reste à savoir si les militants accepteront d’abandonner certains symboles, comme ce nom qu’ils portent avec fierté dans leurs cœurs, pour convaincre des électeurs frileux ou prudents que ces symboles tétanisent.
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Le Front national peut-il aujourd’hui être la force centrale d’une droite plurielle, comme la Ligue italienne est en passe de le devenir chez nos voisins transalpins ?
La Ligue en Italie et le FPÖ en Autriche sont devenus incontournables car ils ont accepté les initiatives à leurs marges. Ils ont également accepté d’être un pivot, une pierre angulaire, sans forcément exiger la tête d’une coalition. Mieux vaut être solide que visible. C’est ce qui a été fait par Marine Le Pen au niveau européen ; c’est l’ambition que son expérience peut lui permettre de porter en France.
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