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De quoi Médine est-il le nom ? Du djihadisme ? Non, ce rappeur n’est pas plus un terroriste qu’un sympathisant du terrorisme. En revanche, il est un pur produit de l’infra-culture des « quartiers », largement influencée par le retour du refoulé religieux islamique chez les enfants d’immigrés venus du Maghreb ou d’Afrique de l’Ouest, mais aussi, c’est encore plus terrible, chez certains descendants de harkis.
Médine n’est pas l’épigone de Rockin Squat (Assassin), Booba ou Joey Starr, son rap est aussi original que novateur dans le paysage hexagonal. À maints égards, Médine produit d’ailleurs un rap très « français », répondant du moins à des codes spécifiques à la francophonie extra-européenne, précisément la francophonie musulmane, et bien différent du rap américain.
Médine ne se contente donc pas de singer ses homologues d’outre-Atlantique, comme certains de ses condisciples, à l’image des plus commerciaux Booba ou La Fouine. Ses devanciers seraient plutôt Ali, moitié du binôme Lunatic dans lequel officiait initialement le susnommé Booba, ou le rappeur conscient Kery James, co-auteur de l’hymne « Hardcore » avec lequel il a enregistré plusieurs duos, utilisant un fameux sample de Mellow Wood de Barry White. Les textes du rappeur musulman ne se focalisent pas sur le « gangsterisme » ou les femmes faciles, abordant des rivages très politiques et spirituels qui rappelleront plutôt le rap des années 90, ses premières instrus (Rappeur de force) étant directement inspirées par l’atmosphère pesante des productions new-yorkaises de Mobb Deep ou Kool G Rap.
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Si le rappeur du Havre sait parfois faire preuve d’humour, il se montre aussi professoral et sentencieux, sinon pénible. En témoigne la chanson « Don’t laïk » qui lui a valu, et lui vaut toujours, tant de reproches. Bien que Médine se défende d’avoir écrit son rap au premier degré, plaidant s’être inspiré de « l’esprit Charlie Hebdo », on peut légitimement s’interroger sur sa sincérité. « Je me suffis d’Allah, pas besoin qu’on me laïcise », dit-il. Soit, chacun est libre. Mais pourquoi un musulman conséquent comme Médine, lié à des associations fréristes telles que Havre de Savoir, qui a invité à plusieurs reprises le complotiste délirant Hassan Iquioussen à donner des conférences, ne fait-il pas son hijra pour vivre pleinement sa foi ?
La campagne médiatique relative aux deux concerts que pourrait donner Médine les 19 et 20 octobre au Bataclan lui a d’ailleurs permis de s’offrir une publicité gratuite. Une opportunité que n’a manqué de saisir le rappeur, qui se définit lui-même comme un « roi de la provoc ». Faut-il interdire le concert au risque d’en faire un martyr ? Le préfet de Paris jugera si la tenue d’un tel événement, à l’endroit même où des dizaines de jeunes français ont été assassinés par des islamistes, parfois eux-mêmes issus des banlieues de l’immigration en France ou en Belgique, est opportune et pourrait générer un trouble à l’ordre public. Je crois que c’est le cas.
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La vraie question est, au fond, ailleurs. Pourquoi le rappeur Médine, s’il est sincère dans ses déclarations empathiques pour les victimes du terrorisme, ne s’est-il pas dit que son concert au Bataclan serait immanquablement perçu, à juste titre, comme une provocation, et n’a-t-il pas renoncé de lui-même à se produire sur cette scène ? Oui, Médine n’a pas de lien direct avec l’islam de combat, mais il est le propagandiste zélé de l’idéologie des Frères musulmans, dont les différences avec l’Etat islamique ne sont pas de nature mais de degré. Quant au rap de Médine, nul doute qu’il peut servir de sas d’entrée vers des idées plus radicales, plus meurtrières. Médine, peut-être à son corps défendant, est bien un supplétif de l’islamisation de la France, phénomène autrefois rampant et désormais observable au quotidien, au grand jour. Il ne pose pas de bombes mais voile ses petites filles impubères, et les exhibe ainsi couvertes dans la presse rap (Booska-P).
Ce rappeur a évidemment le droit d’enregistrer, de vendre des disques et de donner des concerts en public. Aucun problème là-dessus. Il serait toutefois totalement indécent qu’il puisse se produire au Bataclan sans que cela ne suscite aucune réaction. Car, Médine est (malgré lui ?) le nom de la banalisation des Frères musulmans, de la séparation communautaire de pans entiers du territoire et du remplacement progressif de la culture française. Nul besoin de se lancer dans une exégèse complexe des textes de l’« œuvre » de « l’artiste » Médine – ainsi que l’a bêtement fait une partie de la presse de gauche – pour le comprendre…
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