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Ils se voyaient attractifs, compétents, sinon irrésistibles. L’équipe de l’Elysée devait ressembler à un mélange entre la décontraction toute américaine du personnel d’À la Maison Blanche et le patriotisme déterminé des français du Bureau des Légendes. Las, entre les départs en cascade, les rebondissements de l’affaire Benalla et les tensions inédites avec l’Italie, l’Elysée prend plutôt des airs de comédie franchouillarde à la OSS 117, en beaucoup moins sympathique.
Affaire à tiroirs aux allures de poupée russe – et pour cause –, l’affaire Benalla est devenu au fil du temps et des péripéties une véritable affaire d’Etat, un cas qui interroge même sur la sûreté de l’Etat.
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Possiblement un « complot » ayant eu pour objectif de dégager un arrogant gêneur répondant au nom d’Alexandre Benalla, mais aussi ses complices, au premier rang desquels figure Vincent Crase, la tempête médiatique qui a visé l’Elysée ne se réduisait pas aux violences en marge des manifestations contre la loi Travail place de la Contrescarpe, dévoilant des pratiques qu’on pouvait croire l’apanage de l’ancien monde.
Le Parquet national financier a ainsi ouvert une enquête pour corruption à propos d’un contrat de sécurité négocié par Alexandre Benalla avec Iskander Makhmudov, un oligarque russe fabricant de locomotives qui n’entretient aucune proximité – du moins publiquement – avec le Kremlin contrairement à ce qu’affirment en chœur les médias français.
#GiletsJaunes "Quand on a affaire à des gens déraisonnables, le meilleur moyen de dégonfler la situation c'est de se comporter soi-même de façon raisonnable […] Le #Gouvernement n'a fait que le contraire depuis deux mois." @grazianijulie @MagLincorrect
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— 24h Pujadas (@24hPujadas) February 15, 2019
En revanche, notre homme est fortement soupçonné d’être un affidé de la mafia russe, visé qu’il a été par une enquête de la justice espagnole pour blanchiment d’argent via une société espagnole écran appelée Vera Mettalurgica qui aurait servi de lessiveuse légale au sinistre clan Izmailovskaïa.
En juin 2018, soit après les révélations de Mediapart, Alexandre Benalla et Vincent Crase se voyaient confier la protection de la famille Makhmudov et de ses biens sur le territoire national français et monégasque.
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La société Mars signait notamment un contrat portant sur un montant de plusieurs millions d’euros, avec l’aide du militaire Chokri Wakrim, compagnon de Marie-Elodie Poitout en charge de la sécurité du premier ministre à Matignon.
De quoi exciter des barbouzes embourgeoisés et prétentieux, pour ne pas utiliser le mot commençant par un r. Du sulfureux, du SAS aux petits pieds pour des personnalités à mi-chemin entre Samy Naceri et Robert Bourgi, Jacques Foccard étant tout de même d’un autre niveau que ces pieds-nickelés en quête d’une fortune rapide.
Agitant la menace fasciste et l’antisémitisme comme autant de diversions, le pouvoir macronien n’a pas encore cédé à la panique, faisant même montre d’un cynisme machiavélien. Combien de temps le mur du politiquement correct et de la peur tiendra face aux assauts du réel ?
Mais aussi de quoi questionner les Français : comment se fait-il que des personnalités aussi peu scrupuleuses puissent être à de telles positions dans l’appareil d’Etat, bénéficiant d’avantages et de passe-droits les autorisant à jouer les informateurs et les caïds dans toute l’Afrique francophone et au-delà ? Cet amateurisme ne manque pas de surprendre, sinon de glacer d’effroi. La France est-elle à ce point perméable et sans défense ? Et « en même temps », se déclenchait une crise diplomatique avec l’Italie d’une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre mondiale. En cause, l’inexpérience de deux chefs d’Etat peut-être peu préparés à la direction des affaires de puissances majeures du continent européen.
Les élites qui conspuent le complotisme du peuple n’en sont-elles pas elles-mêmes la cause, voire le jumeau, quand elles se laissent aller à des délires interprétatifs ? Le traitement des #giletjaune est à ce titre exemplaire.
par @grazianijulie https://t.co/SPS2zkDGjf— L'Incorrect (@MagLincorrect) February 13, 2019
Bien évidemment, c’est l’attitude du gouvernement français, obsédé par le clivage opposant les nationalistes aux progressistes, clivage artificiel sciemment entretenu par un pouvoir aux abois désireux de dicter sa propre narration, puisqu’ils n’ont aucun monopole sur la notion de progrès – du reste, il faudra m’expliquer en quoi l’invasion migratoire ou la récession économique représentent des « progrès », mais c’est une autre histoire –, qui a fait naître les tensions en désignant le gouvernement italien du peu flatteur qualificatif de « lèpre populiste ».
À la suite de quoi, la composante M5S gouvernement italien a multiplié les déclarations et les gestes peu habiles, dénonçant le franc CFA de manière idiote ou rencontrant certains Gilets Jaunes, à l’image du putschiste d’opérette Christophe Chalençon qui s’est vite dédit.
Durant quinze jours, l’ambassadeur de France en Italie était même rappelé en France, preuve d’un délabrement profond de la confiance que se doivent deux pays voisins et historiquement amis, deux pays aux cultures extrêmement proches, deux frères serait-on tenté de penser.
Agitant la menace fasciste et l’antisémitisme comme autant de diversions, le pouvoir macronien n’a pas encore cédé à la panique, faisant même montre d’un cynisme machiavélien. Combien de temps le mur du politiquement correct et de la peur tiendra face aux assauts du réel ?
Ismaël Emelien et toute la jeune garde quittent le service rapproché d’Emmanuel Macron, éclaboussés par l’affaire Benalla et éreintés par les derniers mois, comme écrasés par le poids de leur propre médiocrité.
Les bons sentiments de façade et l’enthousiasme juvénile ne suffisent pas pour prendre en main les destinées d’un pays millénaire. C’est peut-être la morale de cette histoire.
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