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Audiovisuel : il est temps de s’occuper des diasporas

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10 mai 2019

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Russie, USA, EAU, Qatar, de nombreux pays ont intégré que la lutte politique se joue aussi sur des médias de proximité, fussent-ils en langue étrangère. Al-Jazeera, AJ+, Russia Today : la France doit créer les siens pour deux raisons : influencer l’étranger, et les diasporas qu’elle héberge.

 

Ils sont des millions en France à ne pas parler Français ou à ne pas le dominer de manière satisfaisante. Nés à l’étranger et dans des familles où le Français n’est pas une langue maternelle, ils sont arrivés en France à un âge adulte et n’ont jamais mis les pieds à l’école de la République. Pour survivre, ils ont été pris en charge par des diasporas plus ou moins structurées qui les ont aidés à trouver un logement et un travail voire à obtenir des aides sans avoir à apprendre le Français.

Et à l’ère des réseaux sociaux, les nouveaux venus gardent un contact de tous les instants avec leur pays d’origine : ils regardent une télé d’ailleurs, rient à des blagues d’ailleurs et partagent les espoirs et les angoisses d’un ailleurs qui n’est pas français. On se retrouve au final avec des individus dont le corps est effectivement en France mais dans l’imaginaire est resté au Pakistan, en Egypte ou au Mali.

 

Lire aussi : L’éditorial de Jacques de Guillebon : Guerre civile mondiale

 

Ces cœurs et ces esprits sont à prendre. Il faut faire vite pour les conquérir avant que d’autres le fassent et les retournent contre nous. Il s’agit des pays d’origine qui rêvent de maintenir une hégémonie sur les émigrés et des salafistes qui souhaitent soumettre tous les musulmans de France.

Créer le lien avec les nouveaux arrivants n’est pas une question de redistribution ou de politique de la ville. Dans une société où plusieurs civilisations se rejoignent (car chaque diaspora transporte avec elle tout ou partie d’une civilisation), créer le lien revient à partager des valeurs et poser des limites entre le tolérable et l’intolérable. Cela implique une dose de persuasion, de séduction et de coercition. En somme, il s’agit d’influencer autrui. Et à défaut de l’école, quoi de mieux que les médias pour influencer les adultes nouveaux arrivants ?

Il est urgent de créer des médias qui s’adressent aux diasporas dans leur langue maternelle respective. Il n’y aucun tabou : Arabe, Turc, Pashtoune, Tamoule, Wolof, Kabyle et Tchétchène s’il le faut ! La seule chose qui compte est d’être sûr d’atteindre « au cœur » toutes les diasporas significatives présentes sur le territoire français.

 

© L’Incorrect

 

En ce qui concerne le public du Maghreb et du Moyen Orient, il serait même judicieux de proposer des programmes en dialecte marocain, algérien, égyptien voire syrien et irakien afin d’assurer que le message soit compris 5/5. En effet, très peu d’Arabes maitrisent l’Arabe classique, la langue utilisée par les médias officiels dont les chaînes satellitaires les plus connues. Ces chaînes sont obligées de parler l’Arabe classique, la langue du Coran, afin de ne pas froisser leurs riches actionnaires qui cultivent l’idée d’une arabité pure et immaculée comme au temps du Prophète. En France, ce tabou n’existe pas. Quiconque s’adressera aux diasporas arabes dans le dialecte qu’elles comprennent le mieux s’assurera de leur empathie immédiate.

Grâce à la révolution numérique, créer une web-tv ou une web-radio est devenu un jeu d’enfant. Avec ces 2.5 milliards d’euros de budget annuel, France Télévision pourrait mettre sur pied une dizaine de webTV pour couvrir les principales diasporas ! Imaginez l’actualité locale, le foot, la météo et la chronique culturelle présentée en dialecte égyptien ou en kabyle : le moyen le plus simple et le plus efficace pour détrôner Al Jazeera et ses semblables dans les banlieues. Ce faisant, l’on distillerait les valeurs républicaines d’une manière naturelle et légitime car l’on aurait au préalable obtenu l’empathie des publics concernés.

 

Lire aussi : Sonia Mabrouk : “La France n’est pas multiculturelle et ne peut pas l’être”

 

Il ne faudrait pas faire tout ça pour tenir aux diasporas un discours de la repentance sur le passé colonial. Bien souvent, les nouveaux venus sont issus de cultures et de sociétés qui ne sont pas habituées à s’excuser en permanence pour les crimes supposés ou avérés des aïeux. Personne n’a envie d’embrasser une nation qui baisse les yeux et s’agenouille pour faire pénitence alors que personne ne le lui demande.

C’est peut-être cela l’obstacle le plus difficile à surmonter : définir une ligne éditoriale résolument pro-française, loin de toute autoflagellation. Quand la France fait son autocritique, elle fait preuve de grandeur d’âme ; lorsqu’elle choisit de se faire mal, elle aliène ceux qui devraient l’aimer et la respecter.

 

Driss Ghali

 

« Ecrivain et diplômé en sciences politiques, il vient de publier ‘Mon père, le Maroc et moi aux Editions de l’Artilleur ».

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