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[Cinéma] Feu follet : pétard mouillé
Un prince en rupture de ban intègre un régiment de pompiers et s'amourache de son instructeur noir. Tout à fait dans l’air du temps, Feu Follet pose à la fantaisie lubitschienne, mais décoloniale et avec un balai dans le fondement. Le politique y infléchit l’érotique, ou vice-versa, par le biais de genres divers convoqués en petite sinon grande pompe. La comédie pas drôle jouxte ainsi des numéros de musical tout aussi moches. On n’oubliera pas que l’humour portugais est un oxymore jamais pris en défaut, et que João Pedro Rodrigues pratique un art et essai aussi référencé que sinistre. [...]
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[Cinéma] Chronique d’une liaison passagère : la javaniaise
S’ils passaient pour atypiques dans les années 90, Emmanuel Mouret et sa version godiche de la carte du tendre sont devenus intolérables aujourd’hui. Bruissant de logorrhées précautionneuses en plein Paris covidé, Chronique d’une liaison passagère met en scène un couple adultérin désuni par l’irruption d’une troisième larronne. Censée être tendre et cruelle, cette réflexion sur le désir par temps de triolisme n’est évidemment rien de tout ça, et la parole du réalisateur français renvoie plus au miroir (Allen) qu’au masque (Rohmer). [...]
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Mort de Jean-Luc Godard : adieu à sa musique

Disons-le d’emblée : bien malin qui pourrait affirmer avoir tout aimé et tout compris dans ce cinéma qui s’étire sur soixante ans, plus qu’exigeant, parfois totalement expérimental. Académiquement, on distingue quatre Godard successifs : le premier, le plus connu, celui qui fit sa gloire et sa renommée, fut le porte-étendard de la Nouvelle Vague dans le bouillonnement de quoi il laissa au bord de la route le simplet et ennuyeusement bourgeois Truffaut, et égala les immenses Rivette et Rohmer. Ce qui fut peut-être le dernier grand coup d’éclat de la France dans le domaine des arts est encore enseigné dans toutes les écoles de cinéma du monde : quelques jeunes gens désargentés, munis des théories d’André Bazin, qui à l’aide des Cahiers du cinéma, d’une caméra au poing et d’un culot monstrueux, révolutionnèrent la manière de tourner, de jouer et de monter, bref le septième art. Mais comme toutes les révolutions, la Nouvelle vague se dévora elle-même, et le coup de maître que fut par exemple À bout de souffle, suivi de Pierrot le fou, paralysa pour longtemps le cinéma français, laissant croire que tout réalisateur était scénariste, que toute scène décalée devenait profonde, et que tout dialogue incompréhensible dépassait Platon.…

[Cinéma] Plan 75 : soleil verdâtre
Primé cette année d’une Mention à la Caméra d’Or, Plan 75 imagine une société où les seniors sont poussés vers l’euthanasie en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes, légables à qui de droit. Chie Hayakawa suit une souscrivante, un employé administratif et une petite main de l’annihilation, tous réunis par le contrat qu’a signé la première. On ne saura jamais si l’invraisemblable et très japonaise soumission à la norme qui s’exprime dans le film est critique d’une quelconque façon. Peu probable vu que la catatonie sociale devient rapidement esthétique (contrejours baveux, flous, musique déplorative). [...]
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[Cinéma] Revoir Paris : sans haine, ni talent
L’abjection d’un film se loge souvent dans ses détails. Une victime (Virginie Efira) interroge un témoin sur l’auteur de l’attentat où elle a été blessée, lors d’un 13 novembre revisité en brasserie de luxe. La serveuse lui répond qu’il était comme un « ange » (sic). Déconnecté de tout réel, avec ses personnages sommaires et ses sites touristiques désincarnés, Revoir Paris d’Alice Winocour tient du jeu de l’oie et du roman-photo. [...]
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[Cinéma] Rodéo : daube racoleuse
Une jeune femme en rupture de ban intègre un gang de motards à leur corps défendant. Validée par le big boss en prison, elle se rapproche de sa femme, jeune mère désemparée... On trouve de tout dans Rodéo : une caméra parkinsonienne à la Dardenne (les frangins réalisateurs de Rosetta), le clinquant et la désexualisation à la Titane (la daube Palme d’or en 2021), un milieu d’hommes fétichisés façon Belle Épine de Rebecca Zlotowski, c’est-à-dire rendu stérile, et, dans ses rares moments un peu enlevés, le désir impossible d’une dissolution dans le groupe clairement emprunté au beau American Honey d’Andrea Arnold. [...]
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Les Anneaux de pouvoir : il faut sauver la Terre du Milieu

On peut tout de même rappeler une chose à Libération : les récits légendaires et mythologiques sont, par définition, enracinés dans une terre et dépendants d’un socle ethnique. La mythologie créée par Tolkien dans Le Seigneur des Anneaux est certes un formidable syncrétisme mais elle puise essentiellement dans des récits folkloriques du nord de l’Europe : le monde germanique et le monde scandinave, pour ne pas les citer. Aujourd’hui, l’idéologie woke et l’occidentalisme impérialiste américain voudraient à tout prix nous faire oublier une chose, ce qui explique sans doute leur hystérie hybridiste récente : un peuple et ses mythes sont le fruit d’une très longue et très patiente décoction dans les athanors de l’histoire et d’une terre.

Lire aussi : Virginie Despentes : la moraline en rotant

La Terre du Milieu est précisément le fantasme romantique (et à ce titre la fantasy est un genre anglo-saxon et dix-neuvièmiste par essence) de ce substrat ethnico-légendaire nord-européen. Car la fantasy n’est pas, comme le dit Olivier Lamm, « née au XXè siècle dans la presse pulp et dans l’édition pour enfants ». En réalité, elle est apparue dès le milieu du XIXè siècle dans le sillage de la poésie romantique et de la réhabilitation du patrimoine culturel préchrétien. Vouloir y importer tout un fatras interracial post-moderne et donc non seulement contre-productif mais tout à fait artificiel. Cela ne répond – est-il besoin de le démontrer – qu’à une logique commerciale typique des grands studios hollywoodiens, pressés de s’amender de leurs « fautes » passées et de prendre le grand virage inclusiviste plus vite que les autres. En nous faisant croire au passage qu’ils ont changé – alors qu’ils sont les mêmes, en pire.

Rings of Power, la nouvelle série d’Amazon consacrée au pillage sans vergogne des appendices du Seigneur des Anneaux est d’ailleurs ridicule à plus d’un titre : à chaque fois qu’un figurant noir apparaît (ou mieux : un premier rôle), on sent le cadre qui se resserre, comme pour disqualifier d’avance tous les doutes et toutes les moqueries possibles. Outre qu’il est ridicule et vain de s’abaisser à une telle logique mercantile de quotas, ces acteurs « racisés » posent plusieurs problèmes réels. [...]

Emma Becker : pute, mais pas trop

Nous parlions récemment de ces nouvelles pratiques de la prostitution « sans risque » qui attirent tout un tas de petites grues vénales et narcissiques : la domination à distance, le « caming » et autres pratiques nichées du sexe virtuel qui demandent un investissement corporel minimum – mais n’empêchent pas les âmes de ces pauvres filles d’être bruyamment concassées par le Néo-Capital. On ne pourra pas enlever à Emma Becker qu’au moins, elle est allée au charbon. En travaillant deux ans dans plusieurs bordels berlinois, elle est rentrée dans le vif du sujet. Bon, certes elle a préféré les confortables hôtels de passe de la capitale allemande au périphérique nord-parisien et à ses putes à crack édentées... On va dire que c’est une question d’esthétique – mais passons. Dans La Maison, paru en 2019, Becker poussait jusqu’au bout le gonzo-journalisme, par opportunisme, ambition et peut-être même par vice. Pourquoi pas, après tout. Le problème, comme souvent dans ce genre de procédé d’immersion, c’est qu’elle est devenue doublement pute : d’abord avec ses clients, mais ensuite avec son propre milieu d’adoption, qu’elle a quitté un beau matin pour rejoindre le VIè arrondissement parisien. Faire le tapin n’aurait été qu’un hobby particulièrement rentable – si l’on additionne les ventes de La Maison et à ses émoluments de femme à jouir. 

Maman et putain

L’Inconduite sera donc le roman du retour à la vie parisienne et germanopratine. Retour à ses obsessions de petite fille riche : s’envoyer tout ce qui bouge pour tromper l’ennui, et si possible des vieux beaux plus ou moins célèbres, qu’on ne nommera pas dans le livre mais qu’on s’arrangera pour laisser fuiter dans l’exercice promotionnel qui suivra, histoire d’être sûr que tout le monde a compris : Emmanuel Carrère fera donc partie de ces illustres bâtons de vieillesse que la Becker aligne comme des trophées de veines pulsantes, de bonnes vieilles queues couronnées comme elle les aime depuis Monsieur, sa première autofiction confessatoire (c’est sans doute un des rares plaisirs qu’on peut trouver au livre : voir l’insupportable homme-soja des lettres françaises en prendre un peu pour son grade). [...]

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