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À VOIR OU À FUIR, C’EST LA SEMAINE CINÉMA DE L’INCORRECT

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Publié le

23 janvier 2019

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Un octogénaire en transporteur de drogue, deux réalisateurs qui s’approprient l’inénarrable Jean Lassalle, Omar Sy qui se réenracine au Sénégal, le quotidien des médecins ou une mère indigne qui tente de se racheter… Que faut-il voir ou fuir au cinéma cette semaine ?

 

 

La Mule

De Clint Eastwood Avec Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne

À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise d’horticulture risque d’être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.

 

 

Il y a dans ce dernier film de Clint Eastwood – réalisé et joué à 88 ans – une authenticité qui ne cesse de réjouir, pour sa liberté face à l’approche de la mort. Tout se concentre volontairement sur la figure de Leo Sharp, qui s’est perdu dans ses passions, laissant en arrière-plan la drogue et ses poursuites policières. Sur le tard, ce vétéran sans peur essaye de reconstruire sa vie avec l’hypocrisie de celui qui cherche l’argent et l’amour en même temps. Des relations familiales brisées aux relations de domination du cartel mexicain, la rédemption passe par un chemin de paternité. Le succès de cette adaptation d’une histoire vraie tient également aux personnages secondaires attachants et bien brossés, du policier américain de la brigade anti-drogue à la femme de Léo.

Rozenn Cozanet

 

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Yao

De Philippe Godeau Avec Omar Sy, Lionel Louis Basse, Fatoumata Diawara 

Depuis son village au nord du Sénégal, Yao est un jeune garçon de 13 ans prêt à tout pour rencontrer son héros : Seydou Tall, un célèbre acteur français. Invité à Dakar pour promouvoir son nouveau livre, ce dernier se rend dans son pays d’origine pour la première fois. Pour réaliser son rêve, le jeune Yao organise sa fugue et brave 387 kilomètres en solitaire jusqu’à la capitale. Touché par cet enfant, l’acteur décide de fuir ses obligations et de le raccompagner chez lui.

 

 

Bienveillant et parfois même touchant lorsque Godeau aborde le sujet de la paternité, Yao se regarde avec autant de plaisir qu’un guide du routard du Sénégal. Si la sincérité du cinéaste et de l’acteur producteur – Omar Sy omniprésent jusqu’à l’indigestion heureusement pondéré par le surprenant Lionel Louis Basse – est bien présente à l’écran, elle n’est pas pour autant gage de qualité. Si Yao évite le piège de l’ode à la différence, privilégiant le thème du déracinement, Philippe Godeau comme Omar Sy semblent croire que la retenue est un révélateur d’intensité dramatique. Cela peut être vrai, mais pas ici et si cette quête d’identité d’Omar Sy soignent son mal-être nombriliste, elle peine à tenir en éveil le spectateur trop rapidement anesthésié.

Arthur de Watrigant

 

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L’ordre des médecins

De David Roux Avec Jérémie Renier, Marthe Keller, Zita Hanrot

Simon, 37 ans, est un médecin aguerri. L’hôpital, c’est sa vie. Il côtoie la maladie et la mort tous les jours dans son service de pneumologie. Quand sa mère est hospitalisée dans une unité voisine, l’univers de Simon, ses certitudes et ses convictions vacillent…

 

 

L’ouverture est frontale, un plan fixe sur Simon discutant avec ses confrères d’une patiente en fin de vie. Le réalisateur David Roux questionne sans cesse la mort, précisément à l’heure où notre société souhaite l’éliminer. Si le film touche tant, c’est par la justesse de son ton et l’élégance de sa distance. Jamais didactique, sa caméra sublime le quotidien de ces hommes qui « prescrivent pour sauver » et s’ils doivent admettre leur impuissance, du moins apaisent. Poignant.

Arthur de Watrigant

 

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Un Berger et deux perchés à l’Élysée

De Philippe Lespinasse et Pierre Carles

L’ancien berger, Jean Lassalle, décide de se présenter à l’élection présidentielle. Ni une ni deux, Pierre Carles et Philippe Lespinasse, deux réalisateurs étiquetés de gauche mais un peu perdus politiquement, se proclament conseillers de campagne avec l’ambition secrète de révéler sa vraie nature : celle d’un révolutionnaire anticapitaliste égaré depuis 30 ans chez les centristes !

 

 

Si le documentaire débute de manière commune, une caméra intimiste filme la fin de l’aventure du héros, il va cependant vite s’éloigner du format classique. Ce n’est pas que la forme soit révolutionnaire, même si les apartés avec le député du Béarn se révèlent bien plus amusants que ceux avec George Frêche dans Le Président (2010) – excellent – ou ceux avec le président Macron dans Les Coulisses d’une victoire (2017) – publicitaire – mais parce que le véritable sujet du film est cette rencontre improbable entre deux gauchos pied-nickelés prêts à tout pour instrumentaliser un Béarnais bien trop enraciné. Surprenant et hilarant.

Arthur de Watrigant

 

 

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Continuer

De Joachim Lafosse Avec Virginie Effira, Kacey Mottet Klein, Diego Martín

À travers ses films, Joachim Lafosse s’intéresse le plus souvent à étudier des microcosmes familiaux, cherchant à en dévoiler les rapports, les troubles, etc. Avec Continuer, il nous immisce dans l’aventure d’une mère (Virginie Efira), qui essaie de renouer le lien avec son fils (Kacey Mottet Klein) en organisant un road trip à cheval à travers le Kirghizistan.

 

 

L’intrigue se centre sur la violence du fils et le rôle de sa mère dans la naissance de ce caractère. La tension est censée résider dans l’avancement implicite des rapports de ce binôme instable, par les détails, le non-dit, etc. Malheureusement, le réalisateur manque cruellement de délicatesse et ses silences par exemple, ne sont pas assez évocateurs pour qu’il puisse se passer de les faire suivre d’une verbalisation. Aussi l’évolution de ses personnages semble très cadrée, les réconciliations et les disputes s’enchaînent tout au long d’une chronologie qu’on a du mal à croire véridique. Le paysage désertique, porté par une bande originale qui parsème les plans de musique classique, suscite néanmoins l’admiration. Continuer quant à lui, n’émerveille pas et ne semble pas très intuitif, peut-être un défaut lors de l’adaptation du livre de Laurent Mauvignier.

Victor Tarot

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