Après la libération, Léon Blum a reconnu avoir commis une lourde erreur face au péril hitlérien. En 1936, devenu chef du gouvernement Front populaire, il a cru pouvoir contenir le péril nazi tout en évitant un affrontement militaire. Il a alors cruellement manqué d’intransigeance par peur de plonger la France dans un cataclysme. Prisonnier de ses convictions pacifistes, de ses croyances socialistes, de ses fantasmes concernant l’ordre international, l’esprit de Genève et la Société des nations (SDN), il a tergiversé, notamment au moment de la guerre civile espagnole, et opté pour les demi-mesures, s’enfermant finalement dans le piège de l’impuissance. N’étant plus au pouvoir, il s’est ensuite réjoui des accords de Munich, tout en reconnaissant leur part de lâcheté. Léon Blum ne fut pas le seul, loin s’en faut, à s’égarer ainsi. L’immense majorité de la classe politique française, dans les années 1930, s’est fourvoyée devant les dangers du réarmement allemand.
Mais, si Léon Blum a reconnu son erreur, il l’a justifié par un argument : l’honneur. Pour lui, son erreur fut aussi son honneur, l’honneur d’avoir continué à croire en ses idéaux quoi qu’il en coûte, et même quand les circonstances historiques auraient dû lui imposer de chercher à agir autrement pour sauver la France.
Il n’est naturellement pas question de dresser ici un parallèle historique quelconque entre la débâcle de 1940 et les attentats du 13 novembre 2015. Par contre, l’on peut établir une comparaison entre la rhétorique justificative de Léon Blum et celle, relativement semblable sur le fond mais beaucoup plus pateline sur la forme, utilisée par François Hollande. [...]
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