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Cannes : le palmarès des palmarès

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Publié le

25 mai 2019

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palme d'or

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Le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu et son jury remettront ce soir la 72ème Palme d’or du Festival de Cannes . L’occasion de revenir sur les 10 Palmes d’or (et Grand Prix, la Palme n’apparaissant qu’en 1955) les plus mémorables. Un classement objectif, garanti sans mauvaise foi.

 

 

10 – Blow-Up (1966)

De Michelangelo Antonioni avec Jane Birkin, Gillian Hills, Julian Chagrin

Dans un parc de Londres, un jeune photographe surprend ce qu’il croit être un couple d’amoureux. Il découvre sur la pellicule une main tenant un revolver et un corps allongé dans les buissons… Un film qui bouscule, non par son sujet mais par son cinéma. Des plans qui s’approprient l’espace comme jamais, une grammaire cinématographique qui devance l’intrigue et une radicalité des cadres qui désarçonne le spectateur. Blow Up éblouit par la mise en scène — l’essence-même du cinéma.

 

 

 

9 – Sous le soleil de Satan (1987)

De Maurice Pialat avec Gérard Depardieu, Sandrine Bonnaire, Alain Artur 

La jeune Mouchette, 16 ans, tue son amant. Tout le monde pense que le défunt s’est suicidé. Mais l’adolescente ressent le besoin de confier son crime à l’abbé Donissan, le vicaire du village. Une relation étrange, malsaine et fallacieuse se noue entre eux. S’il remporte à l’unanimité la Palme d’or du Festival de Cannes 1987, Maurice Pialat fut accueillit par des huées et des insultes, ce à quoi il répondit, poing tendu vers le ciel, par le fameux : «  Si vous ne m’aimez pas, sachez que je ne vous aime pas non plus ». 30 ans après Sous le soleil de Satan émerveille toujours par ses ellipses narratives, sa puissance dramatique et sa mise en scène virtuose du sacrifice de l’abbé Donissan.

 

 

 

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8 – Underground (1995)

De Emir Kusturica avec Predrag ‘Miki’ Manojlovic, Lazar Ristovski, Slavko Stimac

De la Seconde Guerre mondiale aux années 1990, le film relate le parcours de résistants clandestins enfermés dans une cave mais aussi les tribulations amoureuses d’un trio burlesque. Oui, Kusturica glisse vers la propagande pro-serbe – Alain Finkielkraut écrira même dans une tribune : « Ce que Kusturica a mis en musique et en images, c’est le discours même que tiennent les assassins » – il tronçonne quelque fois l’histoire et masque certaines vérités. Mais quelle flamboyance ! Convoquant tout à tour Fellini, Chaplin, Chagall dans un foutraque onirique furieusement baroque, il parvient à susciter sans temps mort le rire et les larmes. De l’audace, de la créativité, du pur cinéma.

 

 

 

 

7- Othello (1952)

De Orson Welles avec Orson Welles, Michael McLiammoir, Robert Coote

Venise, des noces ont lieu en secret entre le Maure Othello, général vénitien estimé par ses pairs, et la belle Desdémone, fille du sénateur Brabantio. Au fond de l’église, deux hommes se tiennent en retrait : il y a là Iago, l’officier d’Othello qui voue à son supérieur une haine incommensurable, et Roderigo, amoureux éperdu de Desdémone. Après leur union, Othello s’en va combattre la flotte turque, puis retrouve sa femme sur l’île de Chypre où il est nommé gouverneur. Le fourbe Iago est alors résolu à détruire le bonheur des jeunes mariés et va pour cela s’employer à manipuler leur entourage… Bien moins célébré que La Soif du Mal et Citizen Kane, Othello est pourtant sublime justement par son déséquilibre : la marque des dogmatiques jusque-boutistes qui sont les plus grands. Des fulgurances visuelles aux incohérences du montage, Welles n’adapte pas Shakespeare, il le détourne, exploitant la violence de la pièce en fièvre cinématographique. Fascinant.

 

 

 

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6 – Le Guépard ( 1963)

De Luchino Visconti avec Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale

En 1860, tandis que la Sicile est submergée par les bouleversements de Garibaldi et de ses Chemises Rouges, le prince Salina se rend avec toute sa famille dans sa résidence de Donnafugata. Prévoyant le déclin de l’aristocratie, ce dernier accepte une mésalliance et marie son neveu Tancrède à la fille du maire de la ville, représentant la classe montante. Fresque admirable qui annonce le faste cinématographique à venir de Visconti mais d’un équilibre parfait, Le Guépard peint avec une lenteur envoutante la déliquescence d’un monde (l’aristocratie) et l’avènement d’un nouveau (la bourgeoisie). « Il faut que tout change pour que rien ne change », dit Trancrède (Alain Delon). Un classique absolu.

 

 

 

5 – Paris, Texas (1984)

De Wim Wenders avec Harry Dean Stanton, Nastassja Kinski, Hunter Carson

Un homme réapparaît subitement après quatre années d’errance, période au sujet de laquelle il ne donne aucune explication à son frère venu le retrouver. Ils partent pour Los Angeles récupérer le fils de l’ancien disparu, puis celui-ci part avec son fils retrouvé au Texas à la recherche de Jane, la mère de l’enfant. Une quête vers l’inconnu, une découverte mutuelle réunit ces deux êtres au passé tourmenté. L’un des plan d’ouverture les plus fascinants du 7ème art et des mots sublimes Paris, Texas offre un voyage mystique, qui parle d’amour et du temps qui courre. Bouleversant.

 

 

 

4 – Rome, ville ouverte (1946)

De Roberto Rossellini avec Marcello Pagliero, Aldo Fabrizi, Anna Magnani

Rome, hiver 1944. Un ingénieur communiste, Giorgio Manfredi, tente d’échapper aux Allemands qui occupent la ville. Il se réfugie chez un ami. La fiancée de celui-ci, Pina, le met alors en contact avec le curé de la paroisse Don Pietro. Mais la maîtresse de Manfredi va tous les dénoncer aux Allemands. L’un des plus grand film sur le martyre (au sens chrétien), Rome, ville ouverte décrit avec une distance impressionnante (il sort en 1946) les coulisses de cette guerre offrant une autopsie sans concession de la nature humaine portée par la puissance d’un esthétisme sec. L’avènement du néoréalisme italien. 

 

 

 

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3- Apocalypse Now (1979)

De Francis Ford Coppola avec Martin Sheen, Frederic Forrest, Robert Duvall

Cloîtré dans une chambre d’hôtel de Saïgon, le jeune capitaine Willard, mal rasé et imbibé d’alcool, est sorti de sa prostration par une convocation de l’état-major américain. Le général Corman lui confie une mission qui doit rester secrète : éliminer le colonel Kurtz, un militaire aux méthodes quelque peu expéditives et qui sévit au-delà de la frontière cambodgienne. Magistral, barré, psychédélique… Tout a déjà été écrit mille fois, mais quoi qu’il en soit : quarante ans après, c’est toujours aussi vrai.

 

 

 

2- Le Salaire de la peur (1952)

De Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand, Charles Vanel, Peter van Eyck

En Amérique Centrale, une compagnie pétrolière propose une grosse somme d’argent à qui acceptera de conduire deux camions chargés de nitroglycérine sur 500 kilomètres de pistes afin d’éteindre un incendie dans un puits de pétrole. Quatre aventuriers sont choisis et entament un voyage long et très dangereux… « Je viens de recevoir un génial coup de pied dans le ventre ! », déclara le comédien américain et membre du jury Edward G. Robinson. La mort rôde dans ce film d’une tension exceptionnelle, d’une poésie noire et redoutable. Le Salaire de la peur conjugue le populaire avec l’exigence, le mystère avec le fatalisme et le chaos avec la désillusion. Un monument.

 

 

 

1- La Dolce vita (1960)

De Federico Fellini avec Marcello Mastroianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée

Marcello Rubini, a quitté sa province italienne pour Rome dans le but de devenir écrivain. Mais au lieu de cela, il est devenu chroniqueur dans un journal à sensations. Il fait donc la tournée des lieux dans lesquels il est susceptible de décrocher quelques scoops afin d’alimenter sa chronique. Un soir, las de la jalousie maladive de sa maîtresse Emma, il sort avec Maddalena. Le lendemain Sylvia, une grande star hollywoodienne fait son arrivée à Rome… Avec une statue du Christ qui traverse le ciel romain et Anita Ekberg et Marcello Mastroianni dans la Fontaine de Trevi, Fellini invente une nouvelle grammaire cinématographique. Un cinéma en 3D sans lunettes, onirique et bouleversant comme le sourire de Paola face caméra. Chef-d’œuvre immortel.

 

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