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Trente-quatre nominations pour deux récompenses, le géant ricain du streaming s’est fait gifler à la 77ème cérémonie des Golden Globes tenue la nuit dernière à Los Angeles.
S’il serait réducteur de considérer cette cérémonie comme l’antichambre des Oscars – seule la centaine de membres de l’Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA) vote contre les milliers de l’Académie des arts et des sciences du cinéma pour les Oscars – elle n’est reste pas moins une rampe de lancement idéal pour décrocher le Graal du 7ème art. Depuis 2000, plus d’un oscarisé sur deux avait en effet d’abord reçu un Golden Globe. Dans la catégorie « film dramatique », la catégorie reine, Netflix avait de quoi être en confiance. Trois films sur cinq nominations, et pas n’importe lesquels : The Irishman, Les Deux Papes et Marriage Story, tous très bien accueillis par la critique.
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La plateforme de streaming se trouvait donc en position idéale pour glaner ses galons de respectabilité et asseoir sa légitimé aux côtés des grands studios après la victoire de Roma en 2019. Il n’en a rien été. C’est l’excellent 1917 de Sam Mendes (critique à lire dans le dernier numéro de L’Incorrect) qui remporta le trophée. Côté acteurs, le géant américain repart également bredouille. Alors que les bookmakers annonçaient Adam Driver pour son rôle de père divorcé de Marriage Story, Joaquin Phoenix (Joker), lui chipa la récompense, et en profita d’ailleurs pour se lancer dans une charge virulente contre Hollywood, pour le climat et pour la cause animale – comme quoi la bonne conscience n’est pas exclusivement réservée au cinéma français – et ce malgré les conseils du Maître de cérémonie Ricky Gervais : « Si vous gagnez un prix ce soir, ne l’utilisez pas comme une plateforme pour faire un discours politique. Vous n’êtes pas en position de faire la leçon au public sur quoi que ce soit. Vous ne savez rien du monde réel. La plupart d’entre vous a passé moins de temps à l’école que Greta Thunberg », conseilla l’humoriste britannique, avant d’ajouter : « Alors si vous gagnez, venez, acceptez votre petit prix, remerciez votre agent et votre dieu, et cassez-vous ». La diatribe de Phoenix fut néanmoins censurée à cause de sa ponctuation de jurons. C’est vrai qu’il y a mieux que « Il n’y a pas de putain de meilleur acteur » comme introduction. »
This is the most savage 1 minute speech you will ever hear in your entire life.
It is delivered directly to the faces of the hypocrite Hollywood celebrities it brutally & honestly targets.
It’s punishing.
It’s awkward.
It’s true.
RT for respect ?? for #RickyGervais #GoldenGlobes pic.twitter.com/s1hMxRr8ZF— Benny (@bennyjohnson) January 6, 2020
Tarantino et Chernobyl affichent leurs médailles
« Pourquoi certains n’auraient pas tout ? Il y en a qui n’ont rien. Ça fait l’équilibre. » écrivait Michel Audiard. Côté second rôle, Netflix repart une nouvelle fois sans rien. Al Pacino (The Irishman), Joe Pesci (The Irishman ) et Anthony Hopkins (Les Deux Papes) offraient pourtant une belle équipe, mais c’est Brad Pitt, pour sa composition de cascadeur dans Once Upon a Time in Hollywood, qui les grilla au poteau. Le dernier Tarantino repart également avec les Golden Globes du meilleur scénario et du meilleur film de « comédie ou comédie musicale ». On a connu film plus drôle, mais la concurrence n’était pas bien féroce avec Rocketman et À couteaux tirés. Évitant l’humiliation complète, Netflix a tout de même obtenu la récompense du meilleur second rôle féminin pour Laura Dern dans Marriage Story. À la pointe de la production LGBTQ et autres consonnes, peut-être la plateforme mise-t-elle sur la nouvelle décennie pour se refaire la cerise sur de nouvelles catégories comme « meilleure rôle gender-fluid, pansexuel ou non-binaire » ?
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Pour cette année, la moisson est bien maigre côté cinéma, et tout autant désastreuse côté série. HBO, malgré la fin de Games Of Thrones, est repartie avec les Goldens Globes de la meilleure série dramatique (Succession), meilleur acteur dans une série dramatique (Brian Cox dans Succession), meilleure minisérie (Chernobyl) et meilleure second rôle masculin (Stellan Skarsgard dans Chernobyl). Amazon Prime s’est vue remettre les récompenses de la meilleure comédie (Fleabag) et meilleure actrice dans une comédie (Phoebe Waller-Bridge dans Fleabag). Encore une fois, c’est une femme qui sauve Netflix de l’humiliation avec Olivia Colman, couronnée par le titre de la meilleure actrice dans une série dramatique (The Crown).
Enfin, sans surprise, les deux films français (Les Misérables, de Ladj Ly et Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma), en lice dans la catégorie « film en langue étrangère », sont repartis la queue entre les jambes, battue par l’excellent Parasite de Bong Joon-ho plus que jamais favori pour l’Oscar du meilleur film étranger.
Arthur de Watrigant
Le Palmarès complet
Cinéma
Meilleur film dramatique : 1917
Meilleur film (comédie, comédie musicale) : Once Upon a Time in Hollywood
Meilleur réalisateur : Sam Mendes pour 1917
Meilleur acteur dramatique : Joaquin Phoenix, Joker
Meilleure actrice dramatique : Renee Zellweger, Judy
Meilleur acteur de comédie : Taron Egerton, Rocketman
Meilleure actrice de comédie : Awkwafina, L’Adieu, The Farewell
Meilleur second rôle masculin : Brad Pitt dans Once Upon a Time in Hollywood
Meilleur second rôle féminin : Laura Dern, Marriage Story
Meilleure chanson originale : I’m Gonna Love Me Again dans Rocketman
Meilleure bande originale : Hildur Gudnadottir pour Joker
Meilleur film d’animation : Monsieur Link
Meilleur scénario : Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood
Meilleur film en langue étrangère : Parasite
Séries
Meilleure série dramatique : Succession
Meilleur acteur dans une série dramatique : Brian Cox dans Succession
Meilleure actrice dans une série dramatique : Olivia Colman dans The Crown
Meilleure série (comédie, comédie musicale) : Fleabag
Meilleure actrice dans une série (comédie) : Phoebe Waller-Bridge dans Fleabag
Meilleur acteur dans une série (comédie) : Ramy Youssef, pour Ramy
Meilleure minisérie : Chernobyl
Meilleure actrice dans une minisérie : Michelle Williams dans Fosse/Verdon
Meilleur acteur dans une minisérie : Russell Crowe pour The Loudest Voice
Meilleure second rôle féminin : Patricia Arquette dans The Act
Meilleure second rôle masculin : Stellan Skarsgård dans Chernobyl
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