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Campagne d’affichage d’Alliance vita censurée : la réaction de Tugdual Derville

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Publié le

3 janvier 2020

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« Nous essayons de conserver les murs porteurs de l’écologie humaine. Et on nous bannit. C’est scandaleux. » Entretien avec Tugdual Derville.

 

Quel était le but de votre campagne d’affichage ?

 

C’est d’abord une campagne de vœux. Elle a commencé le 31 décembre et devait durer normalement une semaine. Il s’agit de trois visuels affichés dans 400 points, principalement à Paris et en Île de France, dans les gare SNCF et RER. Prévue depuis longtemps, elle a passé toutes les étapes du contrôle déontologique des régies de diffusion.

Cette campagne fait référence au débat bioéthique en cours. Nous constatons que dans ce type de débat de société, nous, sommes généralement reconnus comme des interlocuteurs valables, jusqu’au plus niveau de l’Etat puisque j’ai été invité par exemple à m’exprimer par le président de la République lui-même sur ces sujets. Il s’agit pour Alliance VITA d’encourager d’abord l’accompagnement des personnes : nous avons humanisé nos messages en mettant des visages. Il faut noter à ce propos qu’un des visuels dénoncés par Anne Hidalgo n’est pas une affiche mais une image de notre site, précisément parce qu’il n’est pas illustré par un visage.

 

Que s’est-il passé et que vous reproche-t-on ?

 

La campagne contre nous a été déclenchée par le compte twitter délateur habituel et anonyme, appelé « Claire Underwood-ParisPasRose », qui a écrit directement et publiquement à des journalistes et aux responsables des deux régies publicitaires pour se plaindre de notre message. La première régie, Mediatransport, a répondu à L’Obs par twitter qu’elle allait retirer illico nos affiches – sauf celle qui parle de la différence – en invoquant une prétendue neutralité, alors qu’elle a pu diffuser des affiches animalistes, anti-éleveurs et consommateurs de viande. Nous n’avons donc même pas été avertis directement, et avons appris par voie de presse et de réseaux sociaux que nos affiches allaient être retirées.

 

Lire aussi : Les liquidateurs

 

C’est un cas d’école : la police de la pensée fait une descente, relayée par le maire de Paris, Anne Hidalgo. Elle commet là une faute juridique, politique et morale. La deuxième régie lui a obéi en nous signifiant qu’elle retirait toute la campagne sur demande de « l’autorité concédante », ce qui semble désigner la mairie de Paris. Nous sommes en droit de nous demander : y a-t-il des mots interdits en France ? Et ce seraient les mots les plus simples, le plus consensuels en apparence : paternité, maternité. Nous assumons une réflexion anthropologique : rappeler la nécessité des repères, de la parité sexuelle pour l’engendrement, et de l’accueil des personnes handicapées, conscients que nous pouvons tous manquer d’humanité. Quoi de plus nécessaire en effet que le rôle du père, de la mère ? La protection la maternité remonte la nuit des temps. C’est du bon sens presque consensuel. Et pour ceux qui veulent savoir comment cela se décline en « bioéthique », nous l’expliquons sur notre site, par exemple en montrant que la congélation ovocytaire promet une illusion de maternité tardive.

 

Nous avons déposé un référé d’heure à heure au tribunal judiciaire. Nous demandons au magistrat d’ordonner la poursuite de la campagne. Nous gardons notre ton paisible habituel mais nous serons d’une fermeté absolue quant à notre devoir de liberté d’expression. Nous intenterons le moment venu d’autres actions : au pénal pour le préjudice subi par notre image, et la discrimination que nous subissons, et au civil pour le préjudice financier.

 

Comment réagissez-vous à cette décision inique ?

Nous avons déposé un référé d’heure à heure au tribunal judiciaire. Nous demandons au magistrat d’ordonner la poursuite de la campagne. Nous gardons notre ton paisible habituel mais nous serons d’une fermeté absolue quant à notre devoir de liberté d’expression. Nous intenterons le moment venu d’autres actions : au pénal pour le préjudice subi par notre image, et la discrimination que nous subissons, et au civil pour le préjudice financier. Ce référé est nécessaire, car nous n’avons pas de raison de douter de l’exécution de cette décision scandaleuse, alors que notre campagne devait durer jusqu’à mardi. Nous la poursuivrons autrement…

 

Avez-vous été soutenus ?

 

De nombreuses personnalités, qui parfois ne partagent pas notre combat, nous ont dit être effrayées par ce pouvoir conféré à des élus, qui se permettent d’étouffer toute voix discordante en discriminant et en diffamant. Quid du prétendu débat démocratique dans ces circonstances ? Il y a un immense risque à céder tant de pouvoir à des politiques. Nous prétendons seulement défendre ce qui nous semble juste, par le beau et la bienveillance. Ayant accompagné de nombreux enfants handicapés, je sais que la manière dont on traite les plus fragiles reflète l’état de la société. Et que ce soit ce type de message qui soit censuré est hallucinant. Depuis des dizaines d’années, nous subissons des publicités consuméristes, libidineuses, voire sales qui nous poussent à commettre des actes allant contre le bien commun. Et là, quand nous essayons de tirer les gens vers le haut, pour une fois, on nous interdit.

 

Lire aussi : Manifestations de cheminots à Paris : vers la salafisation du syndicalisme français

 

Alors que la loi de bioéthique effiloche encore un peu plus la paternité, et attaque la maternité, sans parler de l’eugénisme dont la France est triste championne du monde, comme j’ai eu l’occasion de le dire au président Macron, nous essayons de conserver les murs porteurs de l’écologie humaine. Et on nous bannit. C’est scandaleux. Cette campagne est bien réfléchie et c’est peut-être ce qui déplait : car il s’agit de se réapproprier personnellement et collectivement, la notion de progrès.

 

Propos recueillis par Jacques de Guillebon

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