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12 règles pour la vie : un antidote au chaos.
Si vous pensez qu’il y a un gros travail à faire sur la déconstruction des stéréotypes de genre, Jordan Peterson n’est sans doute pas votre auteur favori. Véritable égérie des conservateurs qui s’élèvent contre le postmodernisme et ce que l’on appelle, en anglo-saxon, le « marxisme culturel », le professeur Peterson s’est notamment fait connaître lors d’un entretien virulent sur la chaîne anglaise Channel 4 qui l’opposait à une Cathy Newman enchaînant sophismes et « éristismes ».
Son livre “12 rules for life – an antidote to chaos”, vendu à plus de 2 millions d’exemplaires, a été exclu par son « manque d’inclusion » de la liste des best-sellers du New York Times (un gage de qualité, sans doute). Paru en octobre en France sous la traduction de Sébastien Baert, il mérite bien que l’on s’y attarde.
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Comme le titre l’indique, « 12 règles pour la vie » est ce que l’on pourrait qualifier de livre de développement personnel. Cependant, n’y cherchez pas de techniques de méditation sud-américaine ou d’introspection lapone : les règles sont plus pragmatiques. Qualifié de « manuel de survie pour la nouvelle génération » – rien de moins – Peterson nous montre ici avec quelle subversion les rôles sociobiologiques et les postulats traditionnels sont dénigrés au profit d’un égalitarisme à outrance. Néanmoins, le livre n’est pas – seulement – la longue plainte d’un homme blanc de plus de 50 ans. Les 12 règles qu’il propose sont fondées sur des directives empiriques et non sur des impératifs moraux : « tenez-vous droit, les épaules en arrière », « ne laissez pas vos enfants faire des choses qui vous les font détester » ou encore « laissez tranquille les enfants qui font du skate ».
Sous ces titres légers, les règles proposées sont en fait un rappel d’un bon sens qui semble avoir disparu ou mis à l’index : la liberté d’expression doit être protégée, l’égalité est contradictoire avec la liberté, les hommes et les femmes, sous certains aspects, sont et restent différents.
Il a fallu d’innombrables générations pour faire de toi ce que tu es. Un peu de gratitude serait la bienvenue. Jordan Peterson
Les thèmes évoqués par Peterson dans l’ouvrage – bien et mal, responsabilité, honneur, intégrité, famille, l’importance de l’éducation – sont tellement ternis par quelques hypocrites qu’ils ont depuis longtemps été vidés de toute signification. Le talent de Peterson est de pouvoir réinsuffler une nouvelle vie à ces principes. L’ouvrage n’est pas exempt de critiques, et on peut reprocher par moment le caractère quasi-ésotérique de certaines démonstrations, un langage par moment quelque peu grandiose et un trop grand recours à des anecdotes personnelles qui n’amènent finalement que peu de choses.
L’immense succès de ce livre mérite toutefois qu’on le lise pour s’en faire une idée personnelle. S’il n’a pas pour prétention de donner une réponse à la grande question sur la vie, l’univers et le reste, il est une voix fraîche et agréable dans un paysage littéraire sclérosé par le postmodernisme.
Visitez l’excellente chaîne Youtube de Jordan Peterson
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