La désillusion a été grande pour les électeurs d’Éric Zemmour, qui étaient peut-être parmi les plus attachés à la victoire de leur candidat tant leur conscience du basculement civilisationnel occidental est aiguë, tant la nécessité de « sauver la France » leur apparaît impérieuse. Résultat: 7,07 %. Douche froide ! Pas de vote caché. Pas d’engouement massif. Pas de second tour. Des erreurs de stratégie politique assez nombreuses, qu’il serait trop long d’évoquer ici, mais un constat sur lequel tout le monde s’accordera : la question posée par Éric Zemmour lors de sa déclaration de candidature était, et demeure, la bonne : « La question de la disparition de notre civilisation n’est pas la seule question qui nous harcèle même si elle les domine toutes. » La lutte civilisationnelle engagée par Éric Zemmour, et baptisée d’un nom qui rappelle la Reconquista chrétienne espagnole achevée à l’aube de la Renaissance, a connu ses premiers ratés.
Le premier enseignement qu’il est possible de tirer de cette campagne présidentielle nous est offert, justement, par la Reconquista?: entrée des armées omeyyades dans l’Espagne wisigothique : 711 ; rétablissement du royaume catholique en lieu et place d’al-Andalus: 1493. Conclusion: la mécanique civilisationnelle ignore le court-terme. L’irruption dans le débat national du terme « civilisation » est le point de départ d’un processus dont nous ne sommes que les initiateurs, et dont nous ne verrons pas la fin. Il sera mis au crédit d’Éric Zemmour d’avoir été le premier à l’incarner politiquement. Son parti politique, son score, la phosphorescence médiatique qu’il a générée, sont autant d’acquis, et de preuves de la nécessité d’un tel engagement. Le combat politique qu’il a lancé nécessite d’être poursuivi. Mais aussi d’être affiné. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !