La figure du héros, dans tous ses aspects, s’oppose frontalement à l’idéal marxiste. D’abord parce que c’est un « un» : il est unique, à tous points de vue. Ses exploits sortent de l’ordinaire et révèlent la personnalité remarquable de leur auteur, y compris vis- à-vis des autres héros avec lesquels il ne peut être confondu. Bayard n’est pas Du Guesclin, qui n’est pas Jeanne d’Arc.
Ensuite, c’est un héros. En grec, le mot traduit l’idée de « protecteur », parfois demi-dieu, ou « semblable aux dieux » comme dit Homère. Il n’est pas seulement différent, il est supérieur. Si l’homme de bien accomplit des actes bons, le héros, lui, réussit l’impossible : la Pucelle donne une couronne au Dauphin ; Magellan franchit en caravelle la frontière du monde. Sa trace scintille dans le chant des poètes, le rêve des enfants et le soupir des affligés. Au-dessus de la mêlée, sa lumière brille car « les ténèbres » de l’anonymat « ne l’ont point reçue ».
Le marxisme nie à l’individu toute distinction. Les hommes ne peuvent être différents les uns des autres : ils n’ont pas d’âme et se résument à la matière dont ils sont formés
Or, le marxisme nie à l’individu toute distinction. Les hommes ne peuvent être différents les uns des autres : ils n’ont pas d’âme et se résument à la matière dont ils sont formés. Ils ne peuvent même, dit Marx, se « distinguer des animaux » que « dès qu’ils commencent à produire leurs moyens d’existence ». Pour le reste, ils sont interchangeables. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !