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Pas de chèque en blanc pour les banlieues

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Publié le

24 juin 2018

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On peut interpréter de plusieurs manières la récente saillie d’Emmanuel Macron sur le rapport Borloo qu’il a soit dit en passant enterré six pieds sous terre avec raison. Pour justifier sa décision, le chef de l’État a fait comprendre que les plans de mobilisation pour les quartiers en difficulté ne fonctionnaient plus. Et d’affirmer ainsi: « Deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers s’échangent l’un un rapport, l’autre disant “on m’a remis un plan”… Ce n’est pas vrai. Cela ne marche plus comme ça », pour conclure qu’il n’allait donc « pas annoncer un plan ville, un plan banlieues ».

 

Lire aussi : Le plan Borloo est anachronique : ma cité a déjà craqué

 

Les identitaires acharnés y verront l’expression d’un féminisme intersectionnel et décolonial, façon Rokhaya Diallo, celle qui s’est fait connaître pour avoir accusé la France de « racisme d’État », pour avoir défendu les camps d’été réservés aux non-blancs, ou encore pour s’être indignée à l’endroit des compresses blanches des pansements. « Je trouve extrêmement choquant que Macron évoque un argument des “Indigènes de la Républiques” », a d’ailleurs fulminé Marine Le Pen, considérant que cette formule consacrait le communautarisme au sommet de l’État, quand le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a, lui, publié un communiqué pour fustiger ces paroles.

Mais le propos est bien plus subtil de la part de celui qui, en 2013, refusait de s’excuser « d’être un jeune mâle blanc diplômé ». La mouvance différentialiste ne s’est pas sentie flattée et le Parti des Indigènes de la République est resté coi, comme si emprunter à son champ lexical le neutralisait, provoquait chez lui un effet de sidération. Il faut dire que l’expression utilisée possède un sens réversible. Ambigüe, floue, difficile d’interprétation, il y a dans celle-ci du Ponce Pilate et du Kissinger. Qu’ils continuent pourvu qu’ils s’entretuent? Mâle blanc, nouveau pendant de la négritude ? En tout état de cause, fin de la politique du portefeuille pour les banlieues.

 

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Il n’est pas inepte de considérer que le chef de l’État a pris acte de la disparition du Blanc dans ces quartiers, et que ce dernier n’a donc plus son mot à dire dans la politique de la Ville. Emmanuel Macron donnerait raison à Éric Zemmour qui ne cesse de l’affirmer depuis des années et encore ré- cemment: « Tout le monde sait que le problème de la banlieue ce n’est pas que les immeubles soient moches; c’est qu’il y a trop d’immigration depuis 40 ans et une islamisation des banlieues et donc une défrancisation. » Le pragmatisme de Macron oblige à tout le moins cette hypothèse.

Il reste que le devoir de la continuité historique et celui de cultiver les richesses anthropologiques de sa civilisation semblent devoir s’exercer désormais en dehors des banlieues. Un peu comme le Paris des Bourguignons, ligueurs et frondeurs fut abandonné pour Versailles; un peu comme si celui qui voulait incarner le corps du roi acceptait de se séparer de certains fiefs pour mieux exercer sa thaumaturgie sur les autres.

 

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