Première classe 
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Il y eut une époque, on peine à le croire, où voyager était une activité respectable. Plutôt que de déchoir et d’embarquer dans un low cost pour chercher un climat plus favorable, restez chez vous cet hiver, et plongez dans L’Âge d’or du voyage (Taschen). Mieux vaut une belle nostalgie qu’une réalité médiocre.
Aujourd’hui, à moins d’être Sylvain Tesson et de conférer à vos pérégrinations un surcroît de tension, d’inconfort et de symboles, voyager est bien devenu l’une des pratiques les plus méprisables au monde. Le tourisme de masse avait inventé la première grande pollution humaine des plus beaux endroits de la planète, mais Easy Jet et Airbnb ont encore accentué le phénomène, donnant les moyens à n’importe quelle bande d’étudiants fauchés d’aller instagrammer leurs cuites devant des monuments que des populations précédentes, moins mobiles et inconséquentes, avaient pris le temps d’ériger. Mais ce ne fut pas toujours ainsi.
Il y eut une pratique raffinée de la chose. Une visée initiatique, d’abord, qui motiva ce qu’on appelait alors le « Grand Tour » et qui donna le mot « tourisme », officialisé par Stendhal en français, un grand tour de l’Europe de l’Ouest et du Sud qu’entreprenaient les jeunes gens du nord une fois achevées leurs études, afin qu’ils sentissent leur civilisation comme (...)
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