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Vive le roi quand même : le royalisme et les homosexuels

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Publié le

17 mars 2020

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Il était le porte-parole de l’Australian Monarchist League. Le 14 janvier dernier,  le corps sans vie de Wilson Gavin, 21 ans, a été retrouvé près de la gare de Chelmer, dans le Queensland. Monarchiste et conservateur convaincu, ses violentes diatribes contre la communauté LGBTQ+ lui avaient valu une forte animosité de la part des associations de défense des homosexuels qui ne comprenaient pas son attitude.

Et pour cause, Wilson Gavin était lui-même gay. En France, ils ont entre 18 et 35 ans et refusent également d’être associés de près ou de loin à ce milieu qui ne reflète pas leur idéal de vie. Rencontre avec ces milléniaux homosexuels, catholiques, conservateurs et royalistes. 

 

 

« Beaucoup de gays veulent être considérés comme tout le monde et ne ramènent pas leur vie qu’à la seule orientation de leur sexualité. Je ne crois pas qu’un hétérosexuel soit toute la journée avec une pancarte « je suis hétéro ». Si l’on part donc du principe que l’on peut être gay sans résumer toute notre vie à notre sexualité, on peut donc être fidèle à l’enseignement de l’Église. C’est exigeant et difficile mais possible, donc pourquoi ne pas être royaliste ? » Damien est un professeur de 31 ans. Pour lui « être gay ne se résume pas à une sexualité pas plus que cela ne se résume à la culture des gay-pride ou Act Up ».

« Contrairement aux partisans LGBTQ+ et autres, je ne me définis pas uniquement par mon orientation sexuelle. Je suis certes gay, mais je peux également être plein d’autres choses. Catholique et sympathisant royaliste en font partie », renchérit Anthony, 22 ans, étudiant en droit et adhérent au Rassemblement national.

« Ce sont peut-être finalement les associations LGBTQ+ qui font plus de mal que de bien avec toutes leurs revendications genrées. »

« Soyons honnêtes, les associations LGBTQ+ ne représentent qu’elles-mêmes, ne sont qu’une minorité militante et vindicative qui donne une image erronée de ce qu’est la réalité gay », ajoute Ludovic, trentenaire responsable–comptable. « Si l’on excepte quelques homophobes déconnectés des réalités, à regarder de plus près, ce sont peut-être finalement les associations LGBTQ+ qui font plus de mal que de bien avec toutes leurs revendications genrées. Elles contribuent, elles-mêmes, à créer un sentiment de rejet et violence contre les gays mais refusent de l’admettre ou même d’en parler », déplore-t-il.

Pour cette nouvelle génération de gays, il n’y a aucune contradiction à être royaliste, catholique et homosexuel comme le décrit, Hugues (19 ans), étudiant en droit et membre de Force républicaine : « Il n’y a certainement pas d’antagonismes, sinon à considérer que l’homosexualité est une essence. L’antagonisme serait plutôt de défendre à la fois l’idée de transcendance, de restauration d’une chose qui nous dépasse, et en même temps d’avoir un agenda politique d’obtention de droits individuels. Or beaucoup d’homosexuels ne sont pas dans cette logique d’obtention de droits mais bien dans celle d’assumer un choix ».

Le monarchisme français est un chapelet d’associations et mouvements qui sont divisés dynastiquement et politiquement. Lors de l’adoption du mariage pour tous (2013), les deux prétendants au trône avaient fait front commun et avaient clairement exprimé leur opposition à cette réforme sociétale, comme de l’avortement ou à la PMA-GPA.

« Je partage l’opposition du prince au mariage pour tous », dit Thomas, 19 ans, étudiant et militant à LR.

« Ils sont assurément dans leur rôle, l’idée même de la royauté fait appel au conservatisme ou autrement dit à la pérennité du pouvoir exécutif, au-delà de ça il est de tradition que le prince Jean, appelé à monter sur le trône, soit le protecteur de la famille, non par rejet d’autres formes de couples mais car la génération future, qui ne peut voir le jour que par une relation entre un homme et une femme doit être la génération qui sera demain au service de la France. Je partage l’opposition du prince au mariage pour tous », dit Thomas, 19 ans, étudiant et militant à LR. Quentin souhaite nuancer les propos de son voisin : « Ils sont effectivement dans leur rôle de princes chrétiens. Cependant, pour moi, ils sont à contrecourant de ce que veulent, attendent et vivent les Français sur ces sujets-là. Je rappelle d’ailleurs que ce sont les monarchies européennes qui ont été précurseurs dans ce domaine ». « Un roi doit être l’incarnation non seulement du pays mais du temps long, de la stabilité. Ils doivent défendre les pérennités et surtout que serait un prince sans conviction ? »  rétorque Augustin.

 

 

Lire aussi : Jean d’Orléans, comte de Paris : « La Révolution devait lutter contre les inégalités : 200 ans après, c’est pire »

 

 

Un souverain gay ? « Il a le devoir de perpétuer la lignée et de défendre, promouvoir la famille traditionnelle », me dit Hugues qui rejette fermement cette idée. « Je ne vois personnellement aucun problème à avoir un roi homosexuel, tant que celui-ci accompli sa mission. Cependant il ne faut pas qu’un homosexuel sur le trône devienne une volonté des politiques car cela est vide de sens et propre à la république constituée de malhonnêtes intéressés par la forme et non le fond », tient à ajouter Thomas.

En 2015, alors qu’il était ministre de l’économie, Emmanuel Macron avait affirmé « qu’il manquait un roi à la France ». Est-ce la solution aux problèmes auxquels l’Hexagone doit faire face ?  « Un roi ferait rayonner la France à nouveau dans le monde », lance de nouveau Thomas, qui aimerait que le pays connaisse son Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, qui a réhabilité les Habsbourg et les a associés à son gouvernement. Ou son Donald Trump.  Dans l’assistance, on plébiscite d’ailleurs plutôt Marion Maréchal ou Nicolas Sarkozy. Voire le prince Jean s’il accepte de se jeter dans la bataille. « Tout dépend de ce qu’il propose et des autres candidats, mais il y a de fortes chances que je le suive », me dit Hugues qui le soutient ouvertement.. Augustin n’est pas d’accord : « Le futur roi est censé rassembler tous les français sans exception. En exprimant clairement leurs opinions politiques, les princes sèment le doute et la division dans l’esprit des Français, se mettent clairement une étiquette politique gauche ou droite. Il se retrouve finalement à devenir comme n’importe quel homme politique républicain racolant des voix ou appartenant à des lobbies ».

« Nous sommes les instants d’une chose éternelle, comme le dit Maurice Barrès », rappelle Hugues. « La France n’a jamais été aussi puissante que sous la monarchie », renchérit Augustin. La France est-elle prête ?

« Les Français nous sommes originaux, nous attendons du président qu’il soit un vrai chef mais d’un autre coté nous rejetons l’image des rois, c’est à ne rien y comprendre de l’extérieur. »

Non, répondent-ils de manière unanime. « Mais regardons, de manière neutre et honnête la chronologie de l’Histoire de France : avons-nous plus de choses à apprendre des 200 ans de république ou des 1000 ans de monarchie ? » me demande Thomas. « Le retour à la monarchie est un pragmatisme à mon sens. Cependant nous les Français nous sommes originaux, nous attendons du président qu’il soit un vrai chef mais d’un autre coté nous rejetons l’image des rois, c’est à ne rien y comprendre de l’extérieur. Les esprits, victimes de l’enseignement républicain, ne se rendent pas compte de cette évidence », ajoute-t-il. Avant que tous ne trinquent au roi, à la nation et au drapeau… tricolore, tout monarchiste qu’ils soient.

 

Frédéric de Natal

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