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Au-delà des choix partisans, un esprit défaitiste imprègne les Français. Retrouver un esprit de confiance et d’offensive serait-il un préalable à une conquête électorale ?
Les partisans de l’immigration comprennent plusieurs catégories. Les membres de la classe dirigeante, qui souhaitent, suscitent et organisent l’immigration, forment la première, celle des traîtres. L’immigration est partie intégrante du projet mondialiste qu’ils poursuivent afin d’accroître encore leur pouvoir et de maximiser leurs profits. Les immigrationnistes qui, sans appartenir à la classe dirigeante collaborent avec elle avec enthousiasme pour mettre en œuvre l’immigration de masse, composent le deuxième groupe. Ces collabos adhèrent à l’utopie absurde d’un monde sans frontières où régneraient paix et justice et d’où auraient été éradiqués pauvreté et racisme.
Comment pourraient-ils ne pas savoir, au demeurant ? Il est impossible de ne pas savoir. La réalité de l’invasion crève les yeux et saute au visage.
On pense moins à la dernière catégorie d’immigrationnistes, pourtant de loin la plus nombreuse, celle des résignés. Ceux-là ne sont pas les organisateurs de l’immigration, n’y collaborent pas avec frénésie et en perçoivent les risques. Ils savent bien en réalité que la France et l’Europe sont en train d’être envahies par l’immigration. Comment pourraient-ils ne pas savoir, au demeurant ? Il est impossible de ne pas savoir. La réalité de l’invasion crève les yeux et saute au visage. Il suffit de prendre le métro ou de marcher quelques minutes dans les rues des grandes villes. Le comportement des résignés montre bien qu’ils savent d’ailleurs.
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Le choix du quartier où ils habitent, des amis qu’ils fréquentent, de l’établissement scolaire qu’ils sélectionnent, des loisirs qu’ils pratiquent, tous ces choix de vie quotidienne sont guidés étroitement par l’objectif implicite d’éviter le plus possible la fréquentation des immigrés. Et pourtant les résignés restent immigrationnistes. En public ou dans leur cercle privé, ils relaient le discours dominant. A tout le moins ils se taisent. Et dans les deux cas ils continuent à voter pour les partis immigrationnistes, de gauche, du centre ou de droite, et rejettent le RN et le populisme. Alors pourquoi ?
Les résignés sont immigrationnistes par calcul
Si les immigrationnistes résignés continuent à voter pour les partis immigrationnistes alors qu’ils savent que l’immigration est une catastrophe, c’est parce qu’ils effectuent un calcul. Ce calcul repose sur trois éléments. L’âge en premier lieu. Parmi les résignés beaucoup sont retraités. Quand ils sont encore actifs, ils ont souvent atteint ou dépassé la cinquantaine. Ces résignés savent que les choses ne cesseront plus de se dégrader. Que la délinquance va s’accroître. Que la tiers-mondisation des villes va s’accentuer. Que le nombre des quartiers passés sous le contrôle des imams et des caïds ne va cesser d’augmenter. Que l’islam va devenir de plus en plus présent, arrogant et vindicatif sur le territoire. Que l’immigration va devenir massive même dans les territoires encore relativement épargnés. Mais ils tablent sur le fait que la dégradation de la situation se fera à un rythme suffisamment lent pour leur permettre à titre personnel de ne pas être touchés trop directement pendant les vingt ou trente années d’espérance de vie dont ils bénéficient.
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Le deuxième paramètre du calcul des résignés est leur situation matérielle, qui est généralement satisfaisante. Propriétaires de leur logement dans un quartier vivable, disposant d’une pension de retraite suffisante ou d’une épargne conséquente, les résignés jugent que cette aisance matérielle devrait leur permettre d’échapper aux zones infréquentables pendant le temps qui leur reste à vivre.
Se reconnaître comme hostiles à l’immigration les conduiraient à renoncer à leur identité humaniste et antiraciste, autour de laquelle ils se sont construits.
Le troisième paramètre est le suivant. Les résignés estiment, à juste titre sans doute, que l’arrivée au pouvoir des populistes risquerait fort d’entraîner une hausse considérable des tensions, de provoquer des soulèvements, peut-être même de déclencher une guerre civile ouverte et de déboucher sur le chaos. Or le chaos est précisément ce que les résignés veulent éviter : ils escomptent une situation suffisamment stable pour pouvoir conserver ce qu’ils ont et jouir de leur pension et de leur patrimoine pendant la durée qu’ils peuvent espérer vivre.
En outre les résignés savent que s’ils ralliaient le populisme, ils devraient renoncer à toute perspective de carrière, seraient mis à l’écart dans la fonction publique ou poussés dehors dans les grandes entreprises. Considérés comme des salauds ils seraient rejetés par leurs amis et relations. Et surtout, se reconnaître comme hostiles à l’immigration les conduiraient à renoncer à leur identité humaniste et antiraciste, autour de laquelle ils se sont construits.
Le calcul des résignés est simple, en résumé, et tout à fait rationnel : parier sur une dégradation suffisamment lente de la situation plutôt que de courir le risque de renverser la table.
Le bilan coût-avantage de la résignation est donc sans conteste positif. Il le reste même lorsque les résignés sont victimes, comme des centaines de milliers de personnes chaque année, d’une agression, d’un racket ou d’un vol avec violence, ou qu’ils sont insultés, menacés, « embrouillés », humiliés, dans la rue ou dans les transports, méfaits presque toujours commis par des immigrés. Conscients de ce que la passivité reste malgré tout l’option la moins coûteuse, les résignés choisissent, une fois la peur et la honte ravalées, de ne changer en rien leurs positions immigrationnistes et de mettre leur mésaventure sur le compte de « l’alcool, de la drogue ou de la bêtise ». Le calcul des résignés est simple, en résumé, et tout à fait rationnel : parier sur une dégradation suffisamment lente de la situation plutôt que de courir le risque de renverser la table.
Comment les résignés se protègent de la schizophrénie
Les résignés ont donc objectivement intérêt à rester immigrationnistes. Encore faut-il pour eux, s’arranger avec cette situation peu glorieuse : ils sont immigrationnistes par calcul tout en sachant que l’immigration est une calamité.
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Comment les résignés s’y prennent-ils pour vivre la situation au mieux et ne pas trop souffrir de cette schizophrénie ?
La première méthode est celle évoquée plus avant. Les immigrationnistes se protègent au mieux de l’immigration, par le choix du lieu de vie, de l’établissement scolaire ou du réseau relationnel. Ainsi mis à l’abri, les résignés peuvent plus facilement penser à autre chose et évacuer la question de l’immigration de leurs préoccupations principales.
La seconde technique utilisée par les résignés consiste en quelque sorte à regarder ailleurs.
Lorsqu’alors on leur oppose que ces valeurs sont évidemment absurdes puisqu’elles conduisent à laisser s’installer sans réagir le désordre, la violence et la déstabilisation, ils se braquent et coupent court, en dénonçant la haine et le fascisme.
Les résignés se tiennent soigneusement à l’écart de la presse régionale et de ses « faits-divers ». Ils évitent évidemment la fréquentation des médias non conformes qui pourraient les déstabiliser. Ils adoptent dans la rue un regard particulier qui consiste à voir sans voir. Dans les conversations, les résignés se protègent derrière des formules toutes faites : « Les choses sont plus compliquées que cela » ; « les extrêmes ne sont jamais la bonne solution »… Au sujet de l’immigration plus précisément, les résignés ont en réserve une batterie d’affirmations clé-en-main, sans rapport avec la vérité mais débitées à la file avec énergie : « ce qu’il faut c’est aider les pays pauvres à se développer » ; « la plupart des immigrés sont désireux de s’intégrer » ; ou encore le fameux : « les choses iraient déjà beaucoup mieux si l’extrême-droite ne mettait pas de l’huile sur le feu »…
Les immigrationnistes se protègent au mieux de l’immigration, par le choix du lieu de vie, de l’établissement scolaire ou du réseau relationnel. Ainsi mis à l’abri, les résignés peuvent plus facilement penser à autre chose et évacuer la question de l’immigration de leurs préoccupations principales.
Cependant l’argument majeur derrière lequel se réfugient les résignés reste le suivant : « De toute façon on ne peut plus faire autrement : il est impossible, que ce soit matériellement ou moralement, d’arrêter l’immigration, qui est inévitable ».
Pour démontrer l’impossibilité matérielle d’arrêter l’immigration, les résignés mettent en avant l’accroissement irrépressible de la pression migratoire en raison de la démographie mondiale, des famines et de la dégradation du climat. Quand on leur fait remarquer que la plupart des immigrés arrivent en France de façon légale et qu’il serait dès lors aisé, par exemple, de ne plus délivrer de visas et de titres de séjour et de supprimer le droit au regroupement familial, les résignés passent alors au registre de l’impossibilité morale, en invoquant les « valeurs ». Lorsqu’alors on leur oppose que ces valeurs sont évidemment absurdes puisqu’elles conduisent à laisser s’installer sans réagir le désordre, la violence et la déstabilisation, ils se braquent et coupent court, en dénonçant la haine et le fascisme.
Depuis quelque temps, les résignés ont découvert un nouveau subterfuge pour évacuer tout malaise existentiel : ils se mobilisent tous désormais pour la cause de l’environnement. C’est là qu’ils déploient leurs élans de sincérité, leur faculté d’indignation, leur zèle militant, leur soif de vérité. C’est au sujet du climat qu’ils s’autorisent à avouer leur pessimisme et leur peur. La question de l’environnement présente donc pour les résignés un double intérêt. Elle leur permet de s’occuper l’esprit et de mieux en évacuer la question de l’immigration. Elle sert d’exutoire aux angoisses que l’invasion de l’Europe fait naître, chez les résignés comme chez tout-un-chacun : terrifiés, comme tous les Français, à l’idée du chaos qui se profile et s’installe, les résignés choisissent de mettre leur peur sur le dos du climat et de « l’empreinte carbone ».
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C’est pourquoi la victoire électorale du RN est impossible. Quels que soient leur leader, leur discours et leur programme, les « populistes » ne peuvent ni convaincre ni vaincre parce que la majorité des Français n’ont tout simplement pas intérêt à leur arrivée au pouvoir et au chamboulement que celle-ci pourrait provoquer. C’est le cas pour les retraités. C’est le cas pour les personnes aisées d’un certain âge, qui pensent avoir les moyens de passer entre les gouttes. Lorsqu’ils sont jeunes, les gens aisés se disent que de toute façon, si la situation en Europe devait se dégrader trop fortement, il leur resterait la ressource de s’établir aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie. Ces jeunes des milieux aisés vivent d’ailleurs d’ores et déjà dans un autre monde, celui des métropoles cosmopolites, et ont déjà pris leurs distances avec toute attache nationale.
Terrifiés, comme tous les Français, à l’idée du chaos qui se profile et s’installe, les résignés choisissent de mettre leur peur sur le dos du climat et de « l’empreinte carbone ».
Quant aux immigrés, dont le nombre augmente d’au moins 1000 par jour, grâce aux naissances et aux arrivées légales et illégales, ils ont tout intérêt bien entendu à ce que le Système immigrationniste reste au pouvoir. C’est pourquoi l’électorat du RN est composé pour l’essentiel de ceux pour qui l’avenir n’est que menace : les milieux moyens et populaires de souche européenne encore éloignés de la retraite… Ceux-là savent qu’ils n’auront pas les moyens de se préserver des catastrophes qui s’annoncent.
Pierre Desavoye
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