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[Cinéma] Jeanne du Barry : la comtesse aux pieds sales
Maïwenn est un paradoxe. D’ascendance notamment kabyle et vietnamienne, elle a une enfance presque traumatique (cf Demi-tarif, le film de sa sœur Isild Le Besco) qu’elle a enchaînée avec une adolescence sur les podiums, un mariage avec Luc Besson d’où naîtra une fille (alors qu’elle-même est encore mineure) et un divorce rapide, le patron d’EuropaCorp n’appréciant plus son corps modifié par la maternité. Ses secondes noces avec Jean-Yves Le Fur, qui lui donne un fils, seront tout aussi rapides ; la rumeur publique en fait le modèle du personnage de Vincent Cassel dans Mon Roi, soit un « pervers narcissique » comme on dit dans les magazines féminins. Maïwenn ne s’en accroche pas moins, fait du stand-up, l’actrice, des films qu’elle réalise et qui lui gagnent un public, jusqu’à obtenir pour Polisse un prix du Jury à Cannes.
Hans Ulrich Obrist : l’épopée d’un communicant
Vivre dans l’urgence, c’est ce à quoi s’emploie Hans Ulrich Obrist, « HUO » dans le milieu de l’art contemporain dont il est l’une des figures phares depuis plus de vingt ans. D’avoir frôlé la mort à six ans l’aurait projeté dans cette frénésie de découvertes, de voyages, de rencontres, qui l’emporte à tout juste seize ans, après une enfance en Suisse alémanique, près du lac de Constance et de deux frontières. Une soif de rencontres permanente, une accoutumance aux trains de nuit, une audace à toute épreuve, permettront à ce jeune homme aussi ambitieux que précoce, de se faire très rapidement un nom dans le milieu de l’art contemporain. Dès qu’un artiste le séduit ou l’interpelle, il lui passe un coup de téléphone et débarque dans son atelier. Fischli & Weiss, Boetti, Boltanski, le mettent aussitôt sur la voie et depuis, il n’a cessé de multiplier les visites et les entretiens à un rythme ahurissant. Après une première exposition dans sa cuisine, il poursuit son Grand Tour improvisé de l’Europe qui prend l’ampleur d’un tourbillon permanent, avec, comme seule formation concrète, quelques révélations devenues des mantras : le concept de « mondialité » d’Édouard Glissant, le choix de l’archipellisation plutôt que le centralisme hégémonique, le défi de toujours changer les règles pour lui comme pour les artistes, le refus de toute frontière, y compris entre les disciplines. Après avoir été conservateur au Musée d’Art moderne de la ville de Paris, Obrist règne sur les Serpentine Galleries à Londres, conseille la fondation LUMA à Arles, et est considéré comme l’une des personnalités les plus influentes de son domaine.
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Présence de Tintin
Pourquoi avoir attendu autant, chez Raskar Kapac, pour rendre hommage au maître tutélaire ? Il nous a fallu vingt numéros et cinq hors-sériepour faire monter Hergé et sa cohorte de personnages célestes sur notre bûcher artistique. Le temps n’était pas encore venu. Notre contre-panthéon s’était d’abord inspiré de la comète « Jean-René Huguenin », cet écrivain mort à 26 ans qui nous a laissé en héritage un journal mémorable.  Après lui, se sont succédés des dossiers emplis de souffre et de vitalité. Nous nous sommes intéressés aux marginaux, aux inadaptés, aux cœurs aventureux non-officiels. Parmi eux, le pirate de la mer Rouge Henry de Monfreid, puis, le préhistorique antimoderne François Augiéras ou encore le vitaliste zorbaïen Nikos Kazantzakis… Autant d’écrivains de sang et d’or qui appelaient à la révolte existentielle. Je savais qu’un jour, Hergé, Tintin, Haddock et Tournesol graviraient à leur tour notre échelle sainte artistique. Les 40 ans de la mort du maître ont été l’occasion de constituer un hommage digne de ce nom avec une bande de tintinophiles passionnés : Pierre Arditi, Hubert Védrine, François Rivière, Olivier Delcroix, Benoît Grimonpont, Charles Gonzalès, Archibald Ney, le Père Jérôme Prigent, Stéphane Barsacq, Christiane Rancé, Simon Bernard et votre serviteur. Fort d’une équipée solide, le dessinateur Hubert van Rie a conçu une maquette de toute beauté aux couleurs rouge et blanche de la fusée lunaire. Un très beau « 64 pages » qu’Hergé, depuis le paradis des grands artistes, ne renierait pas. [...]
La bataille de l’Histoire : troisième partie du débat
Christophe Dickès : Il en est de l’histoire un peu comme de la médecine. Vous avez des médecins généralistes qui ont les connaissances et qui sont parfaitement capables de répondre à des problématiques liées à des études qu’ils ont faites. Mais vous aurez toujours des spécialistes du pied ou bien des spécialistes du dos. Il […]
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Richard Millet : Notre Soljenitsyne
Après les volumes de journal qui retraçaient ses débuts littéraires et sa notoriété croissante, Richard Millet nous donne ici à lire les notes plus rares, plus éparses, qu’il parvient encore à prendre au fil d’un temps qui s’est accéléré. Le voici intronisé au comité de lecture de Gallimard, le saint des saints du pouvoir culturel […]
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Stephen King : le grand démiurge rêve encore
Les amateurs les plus pointus du maître vous le diront : Stephen King n’est plus que l’ombre de lui-même. Rappelez- vous : dans les années 90, après avoir produit une poignée de chefs-d’œuvre à un rythme démentiel, le romancier américain fait entendre qu’il arrêterait d’écrire. Car l’écriture, chez King, n’est pas indolore : c’est un […]
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La bataille de l’Histoire : deuxième partie du débat
On a parlé du rapport des Français à leur histoire. Penchons-nous plus particulièrement sur celui qu’entretiennent avec elle nos élites politiques et culturelles. Sont-elles encore habitées profondément par le sens de notre histoire ou est-ce que pour elles, avec l’Union européenne et la mondialisation, la France est finie ? Franck Ferrand : Je me demande […]
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L’Incorrect numéro 73

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