Déroutante, l'encyclique l’est d’abord par son approche même d’une fraternité universelle où la dimension religieuse est mise au second plan par le Pape lui-même au profit d’un humanisme plus terrestre auquel l’Église catholique ne nous avait pas accoutumés. Elle ne l’est pas moins par la caution recherchée de l’imam Ahmad-Al-Tayyeb que le Pape François a rencontré à Abou Dhabi en février 2019 pour signer avec lui un Document sur la fraternité pour la paix mondiale et la coexistence commune ; même s’il est vrai que le Pape veut s’inscrire dans l’esprit de Saint François d’Assise allant rencontrer le sultan d’Égypte.
Elle l’est encore par le thème du « rêve » qui revient à de multiples endroits, comme si là était la source d’inspiration, plutôt que dans une réflexion construite, argumentée et documentée sur la société humaine de notre temps considérée à l’échelle du monde. Il est vrai que cette façon d’aborder les sujets est familière au Pape François, et qu’elle correspond peut-être davantage à notre façon moderne de poser les problèmes. Un lecteur habitué aux documents pontificaux relatifs à la doctrine sociale de l’Église pourrait trouver encore d’autres sujets de perplexité.
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