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Dans le salon de Rachilde : entretien avec Julien Shuh et Franck Javourez
Comment est né le projet de cette anthologie ?

Julien Schuh : Il est né d’une ambition simple : faire (re)découvrir Rachilde dans toute l’ampleur de son œuvre, et non par fragments – sept décennies d’écriture, du premier conte de 1877 au livre de 1947, tous genres confondus. Chaque texte est articulé à l’ensemble par des présentations qui éclairent le contexte et les résonances, pour faire apparaître la continuité des motifs. Notre visée : replacer Rachilde parmi les grandes voix du xxe siècle. [...]
Clovis Goux : la country ou l’âme américaine
La country qui est une musique essentielle de l’âme américaine a toujours été majoritairement dédaignée ou méconnue en France, comment l’expliquez-vous ? Je pense qu’il y a quelque chose de l’ordre du mépris de classe derrière tout ça. La country est au départ une musique faite par les pauvres pour les pauvres. Aujourd’hui, certains doivent
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Dark romance : l’érotisme navrant de l’ère post-Metoo
Ceux qui ont connu les années 80 se souviennent de la littérature de gare – qu’on trouvait aussi dans les supermarchés, systématiquement placée en haut des rayonnages pour ne pas froisser les yeux chastes. Il y avait SAS, bien sûr, excellent mélange de prospective géopolitique et de pornochic, avec ses pin-up exotiques affublées de kalachnikovs, il y avait Brigade Mondaine et ses sujets bien graveleux (torchés par un Philippe Muray entre deux pamphlets sur Balzac), L’Exécuteur, franchise ultra violente qui nous venait des Etats-Unis, sans oublier la collection Harlequin qui faisait de la résistance, avec ses couvertures en relief et ses typographies chantournées – de la littérature de bonne femme mais qui faisait aussi rêver les petits garçons puisque les femmes y étaient systématiquement en pleine pâmoison sous leurs crinolines et gorge offerte à de mystérieux hidalgos richissimes. La littérature de gare était toute puissante, sous la houlette plus ou moins bienveillante de Gérard de Villiers, qui possédait une bonne moitié des titres : sans jamais renier son caractère purement commercial, elle était un formidable terreau d’expérimentation pour les jeunes écrivains. [...]
Cinq grands artistes chrétiens vivants
MUSIQUE

Arvo Pärt : le génie estonien

Avec ces airs d’ermite orthodoxe, le vieil Estonien, aujourd’hui âgé de 91 ans, rayonne d’une gloire indiscutable, puisqu’il est le compositeur vivant le plus joué au monde. Pourtant, au début des années 70, persécuté par le régime soviétique pour ses thèmes chrétiens et son style inspiré du sérialisme occidental, il allait vivre une stérilité créatrice de presque dix ans. C’est le plain-chant grégorien et l’étude des compositeurs médiévaux, notamment français, qui lui permettront de surmonter sa crise et d’inventer le « tintinabulisme », un minimalisme musical à la fois dépouillé et mystique dont la capacité évocatoire extraordinaire lui assurera cette renommée universelle qui est aujourd’hui la sienne. Mythifié par Tarkovski dont il a envoûté plusieurs films, adulé par Björk, copié par Max Richter, Arvo Pärt, parmi mille distinctions, est également membre du Conseil pontifical pour la culture, créé en 1982 par saint Jean-Paul II. La Grâce est parfois étonnamment sensible. Romaric Sangars [...]
Roger Nimier : le prince des hussards a cent ans
Qu’est-ce qui a fait naître ce Quarto Gallimard ?

Il y avait à l’horizon le centenaire de la naissance de Roger Nimier. Son œuvre étant dispersée entre les textes parus de son vivant et les posthumes, j’ai profité de l’occasion pour en constituer une sélection dans les limites qui m’étaient accordées. Cette édition se divise en quatre volets : romans, essais, critique littéraire et chroniques. Ayant des relations de confiance avec ses enfants, Martin et Marie, il n’y a pas eu d’obstacle à la parution de ce Quarto Gallimard, et c’est tant mieux : de nouvelles générations, mais les autres aussi, peuvent désormais découvrir, ou redécouvrir, ce personnage à contre-courant. [...]
« L’Agent secret » : navet de concours
En 1977, un quadra vaguement fugitif retrouve son fils et tente une nouvelle vie en plein Brésil de la dictature. Dès l’entame – un contrôle policier – L’Agent secret se prend les pieds dans sa coolitude pop avec distension du temps à la Sergio Leone. Ça dilate beaucoup chez Kleber Mendonça Filho, et la moitié du long-métrage semble engloutie dans les présentations du héros à d’autres antifas qu’on ne reverra jamais. [...]
La foi sauvera l’art : conversation avec Augustin Frison-Roche, Emmanuel Godo et Sébastien Lapaque
Êtes-vous d’accord pour dire qu’au départ de tout geste artistique, il y a un sentiment religieux ?

Augustin Frison-Roche : Quand on se penche vraiment sur l'histoire de l'art, on voit qu’effectivement tout est religieux. On commence avec des tombes, des temples et le constat qu'on fait, c'est vraiment que l'art naît de la religion, naît du besoin de formaliser un rite. L’art réside dans cette dimension double, à la fois transcendante et pratique, de recréer un monde conformément à une vision. Car il n'y a pas de sociétés traditionnelles sans Dieu, sans spiritualité. Toutes les sociétés traditionnelles partent de ce constat : il y a un réel visible et un réel invisible. Et si on veut représenter le monde tel qu'il est vraiment, il faut représenter le réel visible et le réel invisible. L’art permet cette double représentation. Aujourd’hui dans un monde de plus en plus matérialiste, l'art garde quelque chose de cela. L'artiste ne peut pas s'empêcher finalement de recréer un monde conforme à son désir. [...]
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Éditorial culture de Romaric Sangars : Du faible niveau des assaillantes

À peine élu à l’Académie française, Éric Neuhoff se fait embrouiller par Julie Neveu, une obscure linguiste, qui le traite (dans Libération du 9 novembre dernier) d’« écrivain-boulanger », titre revendiqué par mon ami Bertrand Lacarelle, mais visiblement employé ici dans une volonté de dénigrement. Aujourd’hui, l’habit vert vous transforme en cible. Je finis par avoir honte d’avoir moi-même joué à le viser autrefois. C’est que cette lubie me semblait encore obéir aux règles du xxe siècle : l’avant-garde isolée se fait une réputation d’insolence sur le dos des barbons couverts d’honneur, l’institution assumant un genre de rôle œdipien qui la renforce dans sa double nécessité de pérenniser une tradition et de stimuler son renouvellement. J’ai peut-être été candide et nostalgique.

En effet, depuis quelques années, ce ne sont plus les poètes bravaches qui vont chahuter le bicorne, mais des universitaires de gauche, comme l’inénarrable Laélia Véron qui s’affiche sur les réseaux avec un tee-shirt « Académie de ses morts » (même ma petite sœur n’oserait pas).…

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