Ah, Kamala ! Les trois syllabes de ton nom sonnent déjà comme des horions de stupeur. On te dit presque noire, pour mieux vendre ton exotisme si soluble dans ce brouet de gènes et de mauvaise foi qu’on appelle l’Amérique… Tu es en réalité très blanche, presque livide – sûrement les compléments alimentaires douteux, les mauvaises dialyses, les traitements mortifères qu’on te fait gober en intraveineuse –, le complexe militaro-industriel n’est que très rarement un bon apothicaire. Toute blanche, comme disait Serge Lama, c’est-à-dire presque morte, métastase ultime de ce bon vieux camp démocrate qui tremble à l’idée de laisser le pouvoir aux mains d’un homme non-programmé – aussi carotène soit-il… Pauvre Kamala, te voilà donc bombardée mascotte officielle du Moloch démocrate. Un petit golem de plus façonné à la hâte dans les fèces présidentielles, une poupée vaudoue destinée à prendre les coups à la place d’Oncle Joe. Mais est-ce bien sérieux ?…
23 octobre 2024
Pourquoi avez-vous entrepris ce voyage particulièrement risqué ? Le déclic a été presque instinctif. J’ai choisi le journalisme pour aller précisément là où l’on n’a pas le droit d’aller, là où l’on préfère que personne ne se rende, là où la communauté internationale reste sourde et silencieuse. Si les journalistes peuvent avoir une fonction, c’est
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14 octobre 2024
L’été 2024 de Donald Trump peut être résumé en un maître-mot : l’énergie. On se souvient de cette photo ahurissante de l’ancien président américain, le visage en sang, brandissant le poing après avoir miraculeusement réchappé à une tentative d’assassinat. Par ce geste, l’homme faisait savoir l’énergie vitale qui l’anime encore – tranchant avec le sénile Joe Biden au point que celui-là serait bientôt débarqué par la nomenklatura démocrate pour la sémillante Kamala Harris. C’était le 13 juillet. [...]
11 septembre 2024
Le retrait de Joe Biden était-il inévitable selon vous ?
Son retrait était d’une part prévisible et d’autre part, il a été anticipé, prévu et orchestré par le Parti démocrate. Dès le printemps, les démocrates ont commencé à constater que Biden stagnait dans les sondages et que la question de ses facultés cognitives était de plus en plus problématique. À mon avis, le fameux débat du 27 juin, c’était un piège tendu à Biden, débat qui a eu lieu à une date totalement inhabituelle dans les campagnes présidentielles. Les débats entre les candidats ont lieu habituellement au mois d’octobre, ou au mois de septembre, quelques semaines avant le scrutin. Là, on était avant l’été, on était avant les conventions. Donc, les démocrates ont voulu se donner le temps de réagir, et de prévoir un plan B… La difficulté, c’est que Joe Biden avait la légitimité des urnes avec lui, avec les primaires démocrates qui lui ont donné raison tout au long du printemps. À partir de là, si lui refusait de se retirer, il était le candidat de facto. Donc, il a fallu le convaincre de se retirer. Et c’est ce qui a été entrepris dès le 28 juin. On a eu une montée de la pression médiatique, même George Clooney a déclaré que Biden n’était plus aujourd’hui ce qu’il avait été… [...]
9 septembre 2024
Elles n’attendaient que ça : le stage Taylor Swift, le 29 juillet, avec cours de danse et atelier de fabrication de bracelets. À Southport, cité balnéaire de la côte Ouest de l’Angleterre, au Nord de Liverpool, l’activité estivale, proposée en matinée pour des fillettes de 6 à 12 ans, affichait complet. Vingt-cinq inscriptions.
Le jour dit, tandis que les fillettes dansent, un taxi s’arrête près du centre de loisir. En sort un garçon masqué. Il refuse de payer le chauffeur, part en courant puis erre quelques rues plus loin et, un peu avant midi, revient sur ses pas. Il entre dans le studio de danse armé d’un couteau de cuisine à lame recourbée et poignarde les fillettes l’une après l’autre. Deux d’entre elles meurent sur place. Dix enfants sont blessés dont huit grièvement. Deux adultes sont dans un état critique. C’est un carnage.
Les enfants ont été dispatchés dans trois hôpitaux de la région. Les témoignages affluent. Un passant a vu deux enfants blessés au sol ; il a pensé qu’ils avaient été renversés par une voiture dont l’aile était couverte de sang. En réalité, les enfants ensanglantés, en fuyant, étaient tombés contre le véhicule. Des petites filles avaient été poignardées à la nuque, dans le dos, à la poitrine.
La police a neutralisé l’attaquant sur les lieux de la tuerie. On apprend qu’il s’agit d’un garçon de dix-sept ans né à Cardiff. La presse rapporte les actes d’héroïsme de ceux qui se sont trouvés là. Les urgentistes étaient en larmes devant la férocité de l’attaque. Les animatrices du stage, toutes deux poignardées, dont une grièvement, ont réussi à mettre seize enfants à l’abri dans les toilettes. Un homme d’affaires dont les bureaux sont mitoyens, en entendant les cris, s’est précipité, a tenté de désarmer l’assaillant et a reçu un coup de couteau à la jambe. Un jeune laveur de carreaux qui passait par là en camionnette a porté secours à plusieurs enfants et aidé la police à localiser le tueur dans le centre de loisir.
Les Britanniques face à face
Horreur et stupeur. Le lendemain à l’aube, un troisième enfant meurt de ses blessures. Les fillettes tuées ont six, sept et neuf ans. La piste terroriste est écartée. Mais que s’est-il passé exactement ? Qui est ce « garçon de 17 ans né à Cardiff » ? Quelles sont ses motivations ?
Un tweet apporte des pistes : « Le suspect s’appelle Ali Al-Shakati. Ce serait un demandeur d’asile arrivé par bateau l’an dernier. Il était surveillé par le MI6. Si tout ça est vrai, ça va exploser. »
Tout ça est faux mais ça explose. Le tweet est vu par un million et demie de personnes. L’information est reprise. Des appels à manifester circulent sur les réseaux sociaux. Sur les affiches on lit « Trop c’est trop ! », « Sécurité pour nos enfants », « Mobilisation à Southport, 20h, le 30 juillet. » Dans l’après-midi, la population de Southport se réunit en silence devant la mairie. Mais à la nuit tombée l’atmosphère dégénère. Des gars mettent le feu à deux poubelles, lancent des briques et des bouteilles sur la mosquée locale, cassent les vitres d’une épicerie tenue par un Sri-Lankais.
Southport est une ville sans histoires de quatre-vingt-dix mille habitants dont mille musulmans. Le lendemain, les gens apporteront leur soutien à l’imam. Un vitrier va réparer gratuitement les fenêtres cassées de la mosquée. On offre des cafés aux policiers.
Mais le 31 juilllet, tout le pays s’embrase. À Hartlepool, des émeutiers (...)
18 juillet 2024
Déjà dans leur enfance grecque, les Jeux olympiques, censés donner lieu à l’ekekheiría, la trêve sacrée, ont été au cinquième siècle le théâtre d’une rivalité entre Athènes et Sparte, dans les décennies qui précèdent la guerre du Péloponnèse. Le drame du sport consiste en son emprisonnement dans une politisation à laquelle il cherche à échapper depuis son origine. Coubertin, pétri de culture antique et animé par l’idéal aristocratique, désirait en relançant l’idée olympique échapper à tout prix à la politisation du sport, le constituer comme voie vers l’amitié entre les peuples. Mais le sport, par l’imaginaire viril et guerrier à sa racine et par sa capacité à mobiliser les masses, a très vite été récupéré par les machines étatiques en quête de puissance au XXe siècle. Chacun a en tête le faste déployé par le IIIe Reich en 1936 lors des Jeux olympiques de Berlin pour montrer à la face du monde la prétendue supériorité du nouvel homme national-socialiste. Ensuite, c’est la rivalité entre l’URSS et les États-Unis qui a constitué le principal enjeu de la géopolitique sportive, jusqu’à la chute du bloc de l’Est. Depuis, loin d’être rendu à ses idéaux premiers, le sport s’est au contraire toujours plus mêlé d’intérêts, notamment du fait de l’accélération de la mondialisation qui lui a accordé une importance financière et médiatique inédite. [...]
5 juin 2024
En Italie, la campagne bat son plein, au risque de créer des tensions au sein de la coalition gouvernementale, dont les divergences de vues sur l’Europe se révèlent dans la diversité des slogans. Pour Antonio Tajani (Forza Italia, PPE), l’actuel ministre des Affaires étrangères et ancien Président du Parlement européen, sa candidature est celle d’« une force rassurante au centre de l’Europe ». Son européisme est assumé. Mateo Salvini (Lega, Identité et démocratie) espère quant à lui grignoter quelques voix à l’ouragan Giorgia en la doublant sur sa droite. Il renoue pour cela avec le ton combatif qui fut celui de sa précédente campagne : « Plus d’Italie, moins d’Europe. » Aujourd’hui, « Il capitano » est crédité de 8 % d’intentions de vote. Le centre de gravité de la coalition de droite s’est déplacé, Fratelli d’Italia tient solidement le leadership. [...]
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22 mai 2024
La France n’est plus en odeur de sainteté au Sahel. En témoigne notre éviction du Mali, du Burkina Faso et du Niger sous le prétexte d’incapacité à réduire les groupes terroristes de la zone. Pour autant, la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) qui en est résulté témoigne aussi de la méfiance pour ne pas dire de l’opposition de ces trois pays envers la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), traitée comme une organisation néocoloniale, incapable de coordonner les actions des pays d'Afrique de l'Ouest, ce qui n’est pas faux. Cette évolution concerne aussi l'Union européenne et tout l'Occident puisque les troupes américaines sont appelées à quitter aussi le Niger, un coup de pied aux fesses, comme nous. Nous ne sommes donc pas seuls en cause. Un mouvement subversif général ourdi par la Russie est en train de s’installer en Afrique, afin de prendre notre place, notamment militaire. Cela profite à court terme à certaines élites africaines qui ont pris le pouvoir et fait monter les enchères, faute de pouvoir compter sur les solidarités africaines. Nous n'avons pas su ou pu contrarier ce mouvement qui profite aussi à la Turquie et à la Chine. Un millier de mercenaires syriens ont été envoyés au Niger pour protéger les intérêts turcs. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, ces combattants syriens venant des régions sous contrôle turc sont partis au Niger depuis un an pour y « protéger des intérêts et des projets turcs ». Cette tendance semble se développer dans d’autres pays de l'Afrique de l’Ouest (Sénégal, Tchad, Guinée) alors que l’Afrique centrale semble pour le moment y échapper [ ... ]
L’Incorrect numéro 80
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