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Langues régionales : quand le corse prend le maquis

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Publié le

22 juillet 2021

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Encore couramment utilisé dans les années 1970-1980, le corse est aujourd’hui en voie de disparition. En cause : l’américanisation des esprits et le changement sociologique des habitants de l’Île de Beauté.
corse

Aborder la question de la langue corse, c’est mêler des sentiments de reconnaissance, de fierté mais aussi une certaine souffrance. Comment parler, en effet, de quelque chose que l’on a bien connu et qui a entamé sa disparition depuis plusieurs années ? Si le corse est plutôt bien enseigné, que l’Éducation nationale consent des moyens financiers non négligeables, a contrario, il tend à disparaitre de la vie quotidienne. Cet échec n’est pas à imputer à la classe politique insulaire ou à l’État mais à une américanisation de la société qui restreint de plus en plus notre expression, nos traditions et la diversité culturelle des régions et des territoires à forte identité.

Élevé par mes grands-parents maternels, mes premiers mots furent prononcés en corse. Au cours de ma scolarité en maternelle, au tout début des années 80, le français était de rigueur à l’école et le corse au sein du domicile familial. Ce mode de vie qui s’accompagnait aussi d’une éducation religieuse était propre à celui d’une grande majorité d’enfants corses de ma génération. Pour mes grands-parents, très attachés à cette double identité, française et corse, corse et française, tout cet ensemble se vivait en osmose et en harmonie. Berger depuis son plus jeune âge, mon grand-père n’était jamais allé à l’école et n’apprit qu’oralement le français pour s’adapter aux mutations économiques et sociales de l’île. Pendant longtemps, le corse était resté la langue du pauvre, du laborieux. Les « Sgio » (les seigneurs ou les familles bourgeoises) remplacèrent l’usage de l’italien par le français à partir du XIXe siècle. Au fur et à mesure, les anciennes générations privilégièrent le français pour leurs enfants dans leurs rapports quotidiens afin de leur donner toutes les chances de trouver un travail bien plus valorisé que le leur. [...]

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