Comment comprendre la gêne palpable des syndicats devant le mouvement des Gilets Jaunes ? Certainement parce que c’est une autre France qui s’exprime, dans un ordre spontané que l’on n’avait pas vu venir : une France sans privilèges.
Soutenu par 78 % des employés et ouvriers qui constituent pourtant leur base d’adhésion naturelle, nourri de revendications censées être le carburant de l’action syndicale, soit la défense des droits des travailleurs, la lutte contre la précarité et la défense du pouvoir d’achat, ce vaste mouvement de protestation populaire a davantage suscité l’embarras que la sympathie dans les instances nationales.
On a ainsi vu les porte-paroles de la CGT, de FO et autres se tortiller avec un malaise visible devant les caméras en expliquant au choix « que l’appel s’appuie sur une colère légitime mais dont les ressorts sont obscurs » (comme si le ras-le-bol fiscal n’était pas au contraire d’une parfaite clarté), « qu’il faut entendre la colère mais aussi qu’il faut faire la transition énergétique parce que c’est la question de notre vie sur terre qui est posée » (sans catastrophisme aucun !) et enfin qu’il n’était pas question de soutenir un mouvement « récupéré » par l’extrême-droite (formule paresseuse s’il en est mais particulièrement efficace pour jeter le discrédit sur quelque mouvement que ce soit).
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