En 2005, les « quartiers » s’embrasaient suite aux morts de Zyed et Bouna après qu’ils eurent été poursuivis par la police à Clichy-sousBois. De ces évènements naquirent des vocations, dont celle de Lætitia : proche des idées du Parti des Indigènes de la République, elle a bien connu la plupart des personnalités de la nébuleuse « décolonialiste ». Elle accepte de témoigner dans nos colonnes, pour dénoncer un courant dont elle s’est progressivement détachée, cette France de l’immigration passée de l’ombre à la lumière médiatique.
Qu’est-ce qui vous a amenée à vous rapprocher du Parti des Indigènes de la République, et de la mouvance « décolonialiste »?
J’ai trente-cinq ans, je suis née à Paris. J’ai bossé dans le milieu du rap, dans le monde de la nuit. Vers 2005, juste après les émeutes de banlieues, j’ai commencé à traîner avec des gens qui venaient de ces quartiers-là. Je suis passé des studios au ghetto, via le hip-hop. C’est comme ça que le lien s’est fait: c’était un petit monde. À cette époque, je n’étais pas militante, je votais une fois sur deux, ça m’emmerdait, mais j’étais quand même de gauche et sensible au discours altermondialiste. Le Parti des Indigènes de la République fonctionnait avec des gens comme moi, car ce mouvement était clairement imprégné par l’idéologie tiers-mondiste. Le soir du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2007, j’étais à Clichy-sous-Bois avec des gens de différentes associations comme AC le Feu, et peut-être, des gens du BondyBlog : c’est là qu’on m’a parlé pour la première fois du PIR. Quelque temps plus tard, j’ai vu Houria Bouteldja à la télévision chez Frédéric Taddei: elle était très assurée et ses idées très proches des miennes, très adolescentes: tiers-mondisme et détestation des élites. J’étais un peu comme elle, une petite donneuse de leçons convaincue d’avoir toujours raison.
Quelles sont les véritables idées du Parti des Indigènes de la République ?
Houria donne l’impression d’avoir un logiciel d’extrême gauche, mais elle est internationaliste uniquement pour les pays occidentaux. Quand il s’agit de l’Algérie, elle est à cent pour cent nationaliste. Cela se retrouve dans toute la pensée indigéniste ! Le PIR n’est que la déclinaison banlieusarde d’idées qui existaient déjà dans les années 70 (...)
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