
Étrange film, sorte de consécration en forme de boutade luxueuse pour une carrière toute aussi étrange, celle de James Gunn, qui n’est pas sans rappeler Peter Jackson : les deux étant issu du cinéma de série Z le plus crapuleux et étant parvenus à se hisser, à force de talent et de roublardise, au niveau des blockbusters les plus ambitieux. Pourtant, redonner à Superman un souffle nouveau semblait relever de la gageure. À l’heure où la tectonique géopolitique n’a jamais été aussi complexe, le héros créé par Joe Shuster et Jerry Siegel au début des années 30 pourrait semblait par trop suranné, et ce malgré les tentatives plus ou moins réussies de Zack Snyder pour en faire une parabole du surhomme nietzschéen, sorte de Dieu vivant que son statut divin éloigne par essence de toute considération morale. La morale, James Gunn s’en tamponne et s’en amuse – tout au plus évoque-t-il avec goguenardise la façon dont Superman, électron libre du gouvernement américain, est fautif d’ingérence dans un conflit frontalier qui évoque un peu trop furieusement la poudrière gazaouite.…












