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Superman : Léger comme un rock

Étrange film, sorte de consécration en forme de boutade luxueuse pour une carrière toute aussi étrange, celle de James Gunn, qui n’est pas sans rappeler Peter Jackson : les deux étant issu du cinéma de série Z le plus crapuleux et étant parvenus à se hisser, à force de talent et de roublardise, au niveau des blockbusters les plus ambitieux. Pourtant, redonner à Superman un souffle nouveau semblait relever de la gageure. À l’heure où la tectonique géopolitique n’a jamais été aussi complexe, le héros créé par Joe Shuster et Jerry Siegel au début des années 30 pourrait semblait par trop suranné, et ce malgré les tentatives plus ou moins réussies de Zack Snyder pour en faire une parabole du surhomme nietzschéen, sorte de Dieu vivant que son statut divin éloigne par essence de toute considération morale. La morale, James Gunn s’en tamponne et s’en amuse – tout au plus évoque-t-il avec goguenardise la façon dont Superman, électron libre du gouvernement américain, est fautif d’ingérence dans un conflit frontalier qui évoque un peu trop furieusement la poudrière gazaouite.…

« Rock Bottom » : l’amour et la violence
Curieux projet que Rock bottom, inspiré comme son nom l’indique par l’album inclassable de Robert Wyatt (1974) entre jazz et rock progressif, lequel en constitue presque intégralement la bande-son. Les prises de vues réelles ont été converties en dessin animé selon le principe de la rotoscopie, notamment utilisé par Richard Linklater pour A scanner darkly. [...]
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« I Love Peru » avec Raphaël Quenard : et moi, et moi, et moi
Michel Piccoli, cet acteur immense, a mis cinquante ans pour réaliser son premier film, Alors voilà, en 1997 à 72 ans. Et voilà qu’à 34 ans, après cinq ans de carrière utile, Raphaël Quenard réalise le sien, avec son meilleur pote Hugo David, I love Peru, soit un making-of de sa propre vie avec ses proches, dont sa dulcinée, Anaïde, depuis ses débuts au cinéma. Cette obsession du filmage par ami interposé s’accommode du genre pénible de l’autofiction. [...]
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Éditorial culture de Romaric Sangars : Moraline et régression

Un enquêteur du journal Ouest France est allé interviewer des spectateurs transpirants du Hellfest, lors du dernier solstice, pour leur apprendre que l’ancien batteur du groupe Emperor avait été condamné, il y a bien longtemps, pour meurtre, ce qui me semblait une information connue et presque anodine, quant à moi, qui ai eu une adolescence dans ce registre, et le journaliste demandait donc à ces festivaliers, après les avoir informés, s’ils étaient toujours partants pour assister à la prestation du groupe avec lequel le batteur homicide devait se produire le soir-même. « Ah bah sûrement pas, maintenant que je suis au courant ! » répondaient illico les vieux-jeunes incrédules en secouant leur gobelet de plastique. Grâce au délateur accrédité, ils allaient pouvoir faire montre de leur irréprochable moralité en partant vomir leur bière chaude devant un groupe programmé sur une autre scène que celle où se produirait le musicien dénoncé. C’est que la pureté éthique est bon-marché, de nos jours.…

« L’Accident de Piano » et « Reflet dans un diamant mort » : plaidoyer pour la fin du cinéma autophage
Tout le monde ou presque se souvient de la citation apocryphe d’André Bazin qui ouvre Le Mépris : « Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs » - phrase qu’on doit en vérité au critique Michel Mourlet, mais Jean-Luc Godard n’était certainement pas à une approximation près… Une belle définition qui met sur un même plan regard, monde et désir, soit la Sainte Trinité par laquelle devrait s’opérer le geste cinématographique. On pourrait dire que sans une bonne histoire, ces trois éléments se contrecarrent l’un l’autre, voire s’annulent. Car si le cinéma s’inscrit bien dans le « romanesque » au sens large, c’est parce  que la fiction permet précisément de suspendre le jugement moral, comme le disait Kundera, afin de permettre les conditions d’émergence de sa formidable universalité. Un cinéma qui ne croit plus en ses fictions serait donc un cinéma déjà-mort, autophage, entièrement tourné vers lui-même, un cinéma du pur fétiche. [...]
« Les Amants astronautes » : les duellistes
Un jeune gay à moitié espagnol retrouve en Argentine un ami d’enfance qui lui propose de simuler avec lui un couple homo afin de susciter de la jalousie chez son ex pour la reconquérir. Dixième long-métrage de Marco Berger (quatre seulement ont été distribués en France, dont le dernier, le splendide Colocataire, malheureusement en plein COVID), Les Amants astronautes sera probablement l’occasion d’un malentendu puisque le film semble ressortir du genre comédie romantique. S’il présente les invariants du cinéma de Berger – le huis clos dans une maison de vacances, les sexualités divergentes de deux possibles amants – un élément nouveau perturbe ce qui semblait une recette établie, la parole qui se déploie avec une agressivité inédite jusqu’à la logorrhée. Il n’est pas question ici de séduction mais pratiquement d’annexion, et les deux personnages principaux – l’hétéro qui attaque et l’homo qui se défend – sont pris dans un combat où ne pourra triompher qu’un et un seul. La redondance des obscénités – assez clairement inspirée des premiers Almodóvar – apparaît d’autant plus gênante que Berger resserre rapidement l’intrigue sur le prétendu couple. [...]
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« L’Aventura » : cacaphonie
Tenante d’un micro-cinéma bébête, Sophie Letourneur avait vu l’horizon s’élargir avec Voyages en Italie, splendide et audacieux premier volet d’une trilogie sur le couple. L’Aventura marque la fin de l’embellie puisque le film est un échec global. Cette fois-ci, Jean-Phi et Sophie sont en Sardaigne avec les enfants, une ado chieuse et l’adorable Raoul, 3 ans, filmé comme un petit animal imprévisible. [...]
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« L’Accident de piano » de Quentin Dupieux : junkfood
On avait dit qu’on arrêtait mais on a craqué comme devant un MacDo filmique suintant la mauvaise graisse. On a vu L’Accident de piano, le nouveau Quentin Dupieux (et on aurait dû prendre la salade César). Une youtubeuse insensible à la douleur qui fait des vidéos où elle se mutile – un monstre – est convaincue par son assistant personnel – un minable – de donner sa première interview à une journaliste qui la fait chanter – une salope – parce qu’elle connaît un sale truc sur l’influenceuse. Le tout se terminera dans du gore France Bleu près de chez nous. [...]
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