
Culture


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NEUF ET AUTHENTIQUEMENT RETRO
The Globeflower Masters Vol.1, Glenn Fallows & Mark Treffel, M.Bongo, 12€
Présente-t-on encore ici l’inénarrable Label M. Bongo, dont on ne cesse de vanter les pépites dans ces pages ? Glenn Fallows & Mark Treffel ont concocté un succulent premier album chatoyant, feutré et intemporel ! Un retour vivifiant dans les bandes-son classiques des séries des années 60 et 70 où l’on retrouve d’évidentes références aux compositions de David Axelrod, Piero Umiliani, Gainsbourg, Jean-Claude Vannierand et Ennio Morricone dans cette façon de spatialiser les éléments, de faire se côtoyer des lignes de basse psychédéliques et des essaims de cordes, sans oublier ce sens aiguisé du drame traversant tout l’album The Globeflower Masters Vol.1 (Vivement le volume 2) ! L’aplomb acquis par les expériences scéniques et les enregistrements de ces deux gars de Brighton est stupéfiant. Une œuvre sans plagiat ni redite qui expose l’auditeur à une palette de sentiments allant du spleen au festif. Un futur classique à ne pas manquer. Alexandra Do Nascimento […]
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Romain Lucazeau s’est imposé en 2016 comme une nouvelle plume de la SF hexagonale sur laquelle il fallait compter : avec Latium, il signait un impressionnant space opera où se mêlaient influences gréco-latines et sense of wonder typiquement britannique, dans le sillage du regretté Iain M. Banks. Il revient en cette rentrée littéraire là où on ne l’attendait pas, loin du roman-fleuve qui l’a fait connaitre. La Nuit du Faune est à la fois d’une ambition démesurée et d’une simplicité désarmante. Conçu sur les bases d’un poème théogonique, il met en scène une étrange fillette nommée Astrée et un faune avide de connaissance dans un futur lointain où la civilisation terrienne n’est plus qu’un mythe.
Ce qui commence comme un conte pour enfant vire très vite à la fable métaphysique : Astrée emmène le faune dans un voyage supraluminique aux confins du monde connu, afin de le confronter aux mystères de l’espace et de la création même. Méta-civilisations belliqueuses, entités galactiques omnipotentes et autres révélations sur la nature profonde de l’univers sont au menu de cet époustouflant voyage littéraire qui s’impose à la fois comme un hommage à la proto-SF de Cyrano de Bergerac et comme une vibrante déclaration d’amour à la force démiurgique de l’imagination.
Au départ, La Nuit du Faune était un poème en prose. On pense aux récits théogoniques d’Hésiode.
Oui, il y a aussi une influence prégnante des romantiques allemands et de leurs chants de la nature. Je voulais déployer une sorte de description du monde en allant chercher du merveilleux dans les interstices de la science. Une description du monde réenchantée par l’imagination, mais dans les contraintes de la science. Sachant qu’aucun éditeur significatif ne publie plus de poésie en prose, la bascule s’est faite très vite entre la forme poétique et le conte, j’ai voulu aller chercher du côté du conte pour enfant qui glisse progressivement vers le conte philosophique.
Lire aussi : Romain Lucazeau : La science-fiction, force visionnaire ?
Ici, votre geste poétique rejoint la tentation démiurgique.
Tout à fait. Il s’agit de raconter le monde tel qu’on voudrait qu’il soit, de ré-enchanter les espaces silencieux et infinis de la science. J’ai voulu imaginer comment pourraient s’intriquer nos connaissances scientifiques avec l’existence des dieux et des puissances cosmiques. Il s’agit d’utiliser le matériau scientifique pour faire de la poésie, il s’agit de poétiser le monde, de retrouver la poésie du cosmos derrière l’univers désenchanté des modernes. Il s’agit d’un cheminement existentiel, celui de l’héroïne Astrée, qui dit qu’elle est devenue folle parce qu’il n’y a plus rien à découvrir. Elle repart en voyage pour retrouver l’émerveillement, tout comme je suis reparti en écriture. [...]
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Métal Hurlant : ce nom ronflant – évoquant à la fois le surréalisme, les cut-ups de William Burroughs et la sauvagerie punk des Stooges – fut d’abord le titre d’un célèbre magazine de BD des années 70-80 conçu par des Français pour des Français. Bien avant que la science-fiction n’envahisse nos foyers via les plateformes de diffusion et ne s’affirme comme un véritable phénomène de société, le magazine Métal Hurlant, entre1975 et 1987, avait donné à ce genre ses lettres de noblesse. Ressuscité une première fois entre 2004 et 2006, le titre légendaire est à nouveau sur le point de renaître grâce à l’initiative du journaliste et éditeur Vincent Bernière, directeur des Cahiers de la BD et ancien grand reporter à Technikart. Alors qu’une nouvelle mouture du magazine culte, édité par les Humanoïdes associés, s’apprête à orner les kiosques, Mathieu Bollon a tenté de répondre à cette question qui nous taraude : Métal Hurlant incarne-t-il la meilleure aventure contre-culturelle française de tous les temps ?
Non. Métal Hurlant est avant tout un magazine de bande dessinée
Avatar punk et nihiliste du Pilote de Goscinny et Uderzo fondé en 1975 par le quatuor infernal Druillet-Moebius-Dionnet-Farkas, MH est avant tout un magazine de BD vaguement inspiré des pulps à l’américaine, proposant des feuilletons à son lectorat. Même si ses fondateurs vivent et pensent comme un groupe de rock, Métal Hurlant n’est pas à proprement parler un magazine de contre-culture, à la différence d’autres titres plus transgressifs de cette époque comme Actuel ou L’Écho des savanes. Dépourvu de positionnement politique clair, le magazine se conçoit avant tout comme la matrice d’une nouvelle génération de dessinateurs qui ont ainsi pu se faire un nom dans le milieu très fermé de la BD. Entre 1975 et 1987, la crème de la bande dessinée française y participe à des degrés divers : quelques génies du crayon comme Jacques Tardi, Gotlib, Enki Bilal, Franck Margerin, Yves Chaland, Denis Sire, Jacques Terpant et bien d’autres. Même Hugo Pratt, le géniteur du ténébreux Corto Maltese, y a laissé quelques cases. Ce sont ces dessinateurs si divers, parfois étrangers à la SF, qui ont donné naissance à l’esprit du magazine mythique. [...]
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Le jeune réalisateur italien Giovanni Aloi nous livre son premier long-métrage, sélectionné à la Mostra de Venise de 2020, qui suit Léo, un jeune soldat français engagé à Paris dans le cadre de l’opération Sentinelle. Le film tente de capter la paranoïa de ces hommes engagés dans une ville où tout peut être une menace, ainsi que leur désarroi face à l’ingratitude et l’incompréhension de la population qu’ils protègent. […]
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Depuis quelques albums votre son est devenu plus saturé et bruitiste que jamais. Pourquoi cette évolution ?
Je pense que nous avons toujours mêlé à la beauté et l’harmonie du bruit et de la dissonance. C’était parfois inspiré par les personnes avec lesquelles nous travaillions. Par exemple, Dave Fridmann a une certaine approche de l’exploration des possibilités sonores et il a influencé fortement la direction que nous avons prise sur Drums and Guns. BJ Burton, qui a enregistré nos trois derniers albums, dispose quant à lui d’une palette infinie. À cette période de nos vies, il se trouve que nous souhaitons travailler des sons et des arrangements plus extrêmes. BJ Burton semble quant à lui désireux d’aller aussi loin que nous en avons envie.
Comment travaillez-vous ces grains et ces bruits si surprenants ?
Il y a une longue période d’essais afin que nous puissions trouver des sons qui nous semblent intéressants. Parfois le son apparaît à partir d’une improvisation, parfois il s’agit, à partir d’un morceau déjà connu, de réaliser une authentique expérimentation, une importante distorsion avant que quelque chose d’inédit se produise enfin. Il peut arriver que l’esprit initial demeure évident, d’autres fois, il n’en reste qu’un fragment minime. Comme nous savons toujours comment les chansons vont sonner jouées par une formation guitare-basse-batterie, nous aimons faire un pas de côté afin de trouver une autre manière de présenter les morceaux.
L’album débute par une introduction progressive (« White Horses ») et s’achève dans un finale envoûtant (« The Price you pay »). Composez-vous chaque album comme un seul très long morceau ?
Non : parfois une chanson ne va pas correspondre au son de l’album, mais d’habitude nous rassemblons simplement ce que nous avons écrit et sommes confiants quant au fait que tout va s’associer naturellement. Que ce soit quand nous travaillons ou quand nous mixons, les chansons s’inscrivent d’elles-mêmes aux places nécessaires et certaines semblent même vouloir se connecter entre elles. Nous essayons différentes combinaisons et fondus enchaînés, mais en général, dès que nous savons quels seront les premiers morceaux, le reste se combine de lui-même. [...]
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